Je participe à un concours de nouvelles organisé par The Artist Academy. Dans ce cadre, j’ai eu accès à un webinaire dans lequel était invité l’excellent Bernard Werber. J’ai adoré son roman « La boite de Pandore ». J’aurais adoré écrire cette histoire 🙂
Ci-dessous, les éléments clés pour écrire un roman selon l’auteur à succès.
L’écriture, un chemin vers l’immortalité et le plaisir
L’écriture n’est pas un simple passe-temps, c’est un acte qui confère l’immortalité. Contrairement à une vie éphémère, les écrits persistent, permettant de traverser les âges. Cela m’a fait tout de suite penser à la demande que j’ai faite à plusieurs reprises à nos parents de nous raconter leur vie. Et si possible, qu’ils l’écrivent afin de laisser une trace. Pour nous. Et surtout pour nos enfants et les futures générations. De plus, l’écriture est un outil de plaisir. Bernard Werber prend l’exemple suivant « Sur une île déserte, un cahier et un stylo peuvent éloigner la folie en permettant d’organiser ses pensées.«
Le Lâcher-prise : clé de l’écriture créative
Il est essentiel d’aborder l’écriture sans attendre un résultat immédiat ou la reconnaissance. Le but n’est pas de gagner un prix littéraire, mais de créer une œuvre dont on est fier. Imaginez que votre livre puisse être découvert après votre mort, donnant une nouvelle vie à vos idées. L’écriture est un acte profond qui transcende un simple loisir ou l’objectif d’une reconnaissance quelconque, elle est une inscription dans le temps et l’espace.
Muscler son imaginaire : la quête d’idées
Pour trouver des idées originales, il faut muscler son imagination. Une technique consiste à noter toutes les idées qui surgissent, que ce soit dans un cahier ou sur son téléphone. Chaque conversation, chaque actualité, chaque film ou livre peut être une source d’inspiration. Par exemple, la lecture d’un livre peut révéler des pistes non explorées, des approches alternatives à un sujet. Les rêves sont aussi une source d’inspiration unique, car ils proviennent de l’inconscient et sont donc personnels. Noter ses rêves est une façon d’entretenir la mémoire d’histoires originales. Normalement, personne ne devrait avoir les mêmes rêves que vous 🙂
Trier les idées : l’intuition et le dialogue
Parmi toutes les idées, il faut savoir faire le tri. Il y a des « fausses bonnes idées » (FBI) de romans. La seule manière de les identifier est d’en avoir beaucoup. L’intuition joue un rôle clé, mais il est également utile d’en discuter avec son entourage. Partager ses idées permet de tester leur intérêt auprès d’un public. Même les avis d’un éditeur peuvent aider à choisir parmi plusieurs idées. C’est plus simple lorsqu’on a déjà une éditeur…comme Bernard Werber 🙂 Il faut éviter de vouloir à tout prix l’excellence dès le début et se concentrer sur l’envie d’écrire.
Oser écrire mal : le déblocage créatif
L’une des clés est « d’écrire mal » plutôt que de chercher à écrire bien au départ. L’objectif est de laisser l’histoire jaillir, sans se soucier de la forme ou de l’orthographe. En « écrivant mal », on se libère des contraintes et on se rapproche de sa propre voie. Un premier jet peut être de mauvaise qualité, mais il est préférable d’avoir 500 pages mal écrites que quelques chapitres parfaits. J’avoue que c’est une idée que j’ai eu plaisir à entendre car j’ai vraiment du mal à écrire sans corriger les fautes au fil de l’eau, les marges, les interlignes etc…et forcément, je perds en spontanéité. Depuis, je m’applique à écrire mal 🙂
Comment écrire les premières pages ?
Pour surmonter le blocage de la page blanche, il est possible de s’enregistrer en racontant l’histoire comme si on parlait à quelqu’un. L’oral est plus spontané et direct que l’écrit. Il faut se concentrer sur le suspense pour captiver le lecteur. L’auteur recommande de s’inspirer de l’idée de la « balle de tennis jaune » pour créer une frustration et maintenir l’attention.
La balle de tennis noire
- La balle de tennis noire : Il s’agit d’un mystère ou d’un secret qui pousse le lecteur à poursuivre la lecture. C’est un élément de frustration qui crée un effet addictif. Il peut être trouvé dans le livre « Mémoire d’une fourmi »sinon ci-dessous.
- C’est une histoire que Bernard Werber raconte dans la masterclass que j’ai suivie également via The Artist Academy. De mémoire :
- Lorsqu’il avait écrit 24 versions de son premier roman les fourmis. L’accueil des éditeurs était plutôt froid.
- Il se retrouva coincé dans un chalet à la neige avec un groupe d’amis. Pour passer le temps, ils décidèrent de raconter des blagues.
- Une des personnes présentes raconta l’histoire de la balle de tennis noire. En résumé alors que la personne a pris un malin plaisir à prendre son temps pour soutenir l’instant dramatique de la chute 🙂
- Un enfant, puis un ado puis un adulte demande à son père et à ses proches de lui offrir à chacun de ses anniversaires et Noël une balle de tennis.
- A chaque fois qu’on veut lui offrir autre chose, il s’offusque.
- L’histoire dure toute la vie du fils jusqu’au moment où il se retrouve sur son lit de mort suite à un accident et son père lui demande pour la balle de tennis. Le fils va pour répondre et meurt.
- Bernard Werber raconte qu’il aurait voulu étrangler la personne qui racontait l’histoire tellement il était frustré de cette fin mais il a compris ce qu’il devait pour amener de la tension et du suspens à son livre.
La régularité : la clé de l’expertise
La régularité est plus importante que la discipline. L’écriture doit être un plaisir, un rendez-vous quotidien. Et non pas une souffrance, ce qu’on peut entendre derrière la notion de discipline. L’idée est de se détendre en racontant une petite histoire. L’expérience des « 1000 heures » démontre que la pratique régulière permet de devenir expert dans un domaine. Il faut noter ses rêves et ses idées quotidiennement pour stimuler sa créativité. Écrire des petites histoires tous les jours permet de tomber sur des histoires extraordinaires.
Les éléments essentiels d’une bonne histoire
Une histoire a besoin d’un héros auquel le lecteur peut s’identifier. Le lecteur doit pouvoir se projeter dans le personnage en se disant : « Si j’étais à sa place, je ferais ça ». Un bon mécanisme de suspense est également essentiel. Si tous les éléments sont en place : idée, héros, suspense, 70% du travail est fait. L’écriture doit être un plaisir et l’angoisse de la page blanche indique qu’il faut recommencer. Il ne faut pas souffrir.
La fin : un élément crucial
Il faut penser à la fin dès le départ. Une histoire a besoin de deux idées et d’une fin. La fin doit être comme un tour de magie, avec un « lapin dans le chapeau », un élément surprenant et préparé à l’avance. Selon Bernard Werber, Il ne faut pas faire comme Stephen King dans « Le Fléau », où l’arrivée du diable et du bon dieu n’est pas une conclusion logique.
S’inspirer des grands auteurs comme Jules Verne, H.G. Wells, Richard Matheson ou encore Barjavel. De mon côté, j’ai adoré le tour de force de Romain Gary de pouvoir écrire « La promesse de l’aube » et sous le pseudo Emile Ajar « La vie devant soi ». Ah le petit Momo 🙂
L’importance de la nouvelle : un laboratoire d’écriture
Pour commencer, il est conseillé d’écrire des nouvelles plutôt que des romans. La nouvelle permet de voir rapidement si une idée fonctionne. C’est un petit tour de magie avec un élément de suspense et une fin surprenante. Il est plus facile de faire lire une nouvelle à son entourage. La nouvelle est aussi un excellent exercice pour améliorer ses compétences. Plus on écrit de nouvelles, plus on devient à l’aise pour écrire des romans. Il est également possible de recycler des nouvelles dans des romans.
La discipline de la nouvelle : un exercice quotidien
Un exercice consiste à écrire une nouvelle par jour. Il est possible de trouver l’inspiration chez des auteurs comme Philippe Cadic. Sur 200 nouvelles écrites, il est possible d’en sélectionner 20 excellentes. La nouvelle est un art pur qui pardonne moins la triche qu’un roman. Fixez-vous l’objectif d’une nouvelle par jour, ou plus simplement, de petites histoires de quelques lignes . Il existe des recueils de nouvelles très courtes comme « Fantômes et Farfafouilles » de Frédéric Brown.
Conclusion : l’amusement comme moteur de l’écriture
L’écriture est un jeu, une exploration de l’imaginaire. Il faut se concentrer sur l’amusement plutôt que de chercher à faire un chef-d’œuvre. Aussi, il est important de se dire que ce que l’on écrit est une bouteille à la mer. Enfin, il est possible que ce texte, même oublié, soit redécouvert un jour.
En conclusion, l’écriture est un acte de plaisir, une quête vers l’immortalité, et un moyen de partager des histoires uniques. Tout le monde peut écrire, l’inspiration se développe, et les techniques s’apprennent. Il suffit de commencer, de se lancer, et de laisser l’histoire venir à soi.
Let’s go ! Même si j’avoue que j’ai un peu peur d’envoyer ma nouvelle 🙂 Je le partagerai sur ce blog pour avoir vos avis.