« Nous sommes ce que nous faisons de manière répétée. Ainsi l’excellence n’est-elle pas un acte mais une habitude ». Aristote

Il y a vingt-cinq ans, c’est en appliquant ce principe que l’on a appris à réaliser nos rêves et nos objectifs. À cette époque, nous agissions consciemment, sans pleinement réaliser l’immense puissance de l’inconscient. Pourtant, tous nos objectifs—qu’ils soient personnels ou communs—ont été atteints et largement dépassés.

I. L’alliance de la volonté et de la richesse inconsciente

La première étape pour « designer son bonheur » est d’intégrer que l’action répétée est la clé de l’assimilation d’une nouvelle habitude. Un délai minimum de 21 jours ou trois semaines serait nécessaire pour assimiler cette nouvelle habitude, même si un débat existe sur la véracité scientifique exacte de cette période. Cependant, le bon sens suffit : avons-nous réellement besoin de preuves scientifiques pour y croire, alors que l’expérience parle d’elle-même ?.

Lorsque vous testez quelque chose de nouveau, vous réalisez qu’au bout d’un certain temps—peut-être autour de 20 heures de pratique—ce qui était pénible et exigeait une concentration et une réflexion intenses devient un automatisme. Pensez à l’apprentissage de la conduite automobile : ce qui était initialement une « galère » devient finalement un mode automatique. Ce passage à l’automatisme est le même pour tout.

C’est ici qu’intervient la partie la plus riche de notre psyché : l’inconscient. Milton Eriksson, souvent considéré comme le pape de l’hypnose Ericksonienne, a insisté sur cette vérité fondamentale : « Il est très important que les gens sachent que leur inconscient est plus intelligent qu’ils ne le sont. Il y a une plus grande richesse de connaissance stockée dans l’inconscient ».

Le rôle du conscient est de fixer l’objectif—ce qui a été fait pendant des années à travers l’énoncé de mission, le scénario de vie idéal, ou le projet de vie. En fixant cet objectif, nous avons été aidés par notre inconscient sans le savoir réellement. L’idée, aujourd’hui, est de mettre en place des pratiques qui invitent consciemment l’inconscient à nous aider.

II. Le rôle crucial de l’objectif précis et l’exploitation du VAKOG

Pour que cette alliance fonctionne, l’objectif doit être précis. Si l’objectif reste flou, la réalisation sera floue également. C’est pourquoi il est essentiel de définir des objectifs quantifiés et assortis d’un timing précis.

Ensuite, la réalisation de cet objectif passe par une projection qui sollicite l’imaginaire. Idéalement, cette projection doit engager nos cinq canaux sensoriels, que l’on nomme le VAKOG :

  1. Visuel
  2. Auditif
  3. Kinesthésique
  4. Olfactif
  5. Gustatif

Pratiquer le bonheur, c’est utiliser nos propres canaux sensoriels lorsque nous visualisons notre avenir, par exemple, notre vie à 80 ans. Même si nous sommes un mélange de plusieurs canaux, l’idée est d’en utiliser au moins deux. À titre d’info, il semblerait qu’environ un tiers des individus soient plutôt visuels, un autre tiers auditif, et un autre tiers kinesthésique, sachant que la plupart des gens sont un mix de deux priorités.

Comprendre nos canaux sensoriels est essentiel, non seulement pour nous, mais aussi pour nos relations. Par exemple, si vous êtes visuel, vous utiliserez souvent des verbes visuels comme « Tu vois » ou « Regarde-moi ». Pour un couple, savoir que l’on partage une tendance dominante (par exemple, être des visuels à tendance kinesthésique) aide au bonheur quotidien, car lorsque le regard est porté sur quelque chose, les deux partenaires voient exactement la même chose.

Cette connaissance est également un atout majeur dans la communication familiale. Par exemple, si l’un de vos enfants est auditif, il sera plus efficace de lui donner des livres audio et de lui dire : « Tu tends l’oreille, tu nous écoutes » plutôt que « Tu vois ». Inversement, si un enfant est visuel kinesthésique, il verra plus facilement ce dont vous parlez.

L’utilisation du VAKOG est indispensable car si vous projetez votre objectif uniquement dans le mental, sans ressenti ni émotion, cela fonctionnera moins bien. L’émotion est le moteur. Grâce au VAKOG, vous saurez si vous vous projetez en visualisant, en entendant, ou en ressentant (kinesthésique, gustatif ou olfactif) la situation.

III. La puissance des rituels : le souvenir du futur

Le cœur de la démarche réside dans la puissance des rituels : vivre la situation comme si l’objectif était déjà atteint. C’est une notion incroyablement puissante : imaginer que l’objectif désiré est un « souvenir du futur ».

Cela passe par l’écriture d’un énoncé de mission personnelle. Comme nous l’avons vu dans les chapitres précédents, ce document correspond à l’écriture de vos rêves, énoncés sans la contrainte du « comment ». Il s’agit d’une succession d’objectifs atteignables.

Idéalement, cet énoncé doit être partagé avec le conjoint, le partenaire ou la famille, pour l’adapter et le transformer en un énoncé de mission familiale. Ce document a le potentiel de devenir un véritable carnet de bord qui vous accompagne toute une vie.

Attention, ce carnet de bord n’est pas statique. On l’ajuste au fil des années, en fonction des nouvelles directions de la vie, mais le cap doit toujours rester le même. Par exemple, avant de partir en Nouvelle-Calédonie, l’objectif de vie était de finir sa vie sur un catamaran en Polynésie. Même s’il a fallu modifier le trajet (tirer un bord), le cap demeure 🙂

Pour s’en imprégner régulièrement, l’énoncé de mission doit être facilement accessible : smartphone, tablette, ordinateur, ou imprimé et relié. Il est conseillé de le garder sur sa table de chevet, de l’emmener en vacances, ou de le consulter dans les moments d’attente ou de détente. Le lire avant de se coucher est particulièrement bénéfique, car « la nuit porte conseil » et cela permet de se remémorer le cap à suivre, favorisant un bon sommeil.

Enfin, il est fondamental d’éviter toute pression inutile. La vie est pleine d’impératifs personnels et professionnels. Si vous n’avez pas envie de lire votre énoncé de mission un soir, ne le lisez pas. L’idée est de faire de son mieux, conformément aux accords toltèques. Ne vous mettez pas la pression si, après une période de grande motivation, la fréquence de lecture diminue, surtout si vous sentez que ce que vous lisez est déjà en train de se réaliser. Le tout est d’être régulier et de ne pas abandonner vos rituels que vous pouvez bien sûr adapter au fur et à mesure de votre pratique et de vos ressentis.

IV. Les passerelles vers l’inconscient : méditation, hypnose et autres pratiques corporelles

Comment aider concrètement notre partie inconsciente (le subconscient, l’enfant intérieur) à réaliser nos objectifs ? En mettant en œuvre des rituels du soir et des pratiques qui ouvrent une porte vers cet invisible.

La Méditation de pleine conscience (Mindfulness)

La méditation de pleine conscience est un outil fabuleux pour ouvrir cette porte vers l’inconscient, « l’univers » ou « la conscience élargie ». D’autres activités, comme les balades en forêt, les balades sur la plage pieds nus (appelées grounding), ou une alimentation plus équilibrée, permettent d’adapter cette démarche à son rythme de vie.

Pour ceux qui débutent, des applications comme Petit Bambou ou 7Mind offrent des accès gratuits et des formes d’abonnement, ainsi que de nombreuses vidéos gratuites sur YouTube (comme la méditation guidée par Christophe André : « Se détacher de ses pensées » ou le scan corporel guidée par Bernard Giraudeau). Il est possible de commencer par 5 ou 10 minutes de pratique quotidienne.

L’importance de la méditation pleine conscience est désormais validée scientifiquement. Pour ceux qui ont besoin de preuves, il existe un diplôme universitaire intitulé Médecine, Méditation et Neurosciences, délivré depuis 2012 à la faculté de Strasbourg. Ce DU fait référence notamment au Docteur Jon Kabat-Zinn et à son programme MBSR (Réduction du Stress Basée sur la Pleine Conscience). L’intention est d’apprendre à pratiquer la méditation, ou mindfulness, et de l’intégrer dans la vie quotidienne.

Lors de la crise sanitaire « Covid », entre avril et mai 2020, j’en ai profité pour réaliser ce programme MBSR de 8 semaines entièrement en ligne avec le docteur Grégory Baptista du centre de Mindfulness de Montpellier https://meditation-medecine.fr/ Je vous le recommande 🙂

L’Hypnose et l’autohypnose

L’hypnose et la méditation partagent des passerelles. Certains considèrent l’hypnose comme une méditation active. Finalement, nous serions régulièrement en état d’autohypnose sans le savoir, par exemple lorsque nous conduisons et que nous nous réveillons subitement plus conscients de ce que nous avons fait pendant plusieurs kilomètres. Nous traversons des phases d’autohypnose toute la journée, sûrement y compris lors des fameuses réunions au bureau 🙂 J’ai fait des stages d’hypnose en 2018 avec l’Ecole Centrale d’Hypnose fondée par Dany Dan DEBEIX en 1971. J’ai cherché un lien mais j’ai l’impression qu’elle n’existe plus. Quoiqu’il en soit, je n’étais pas à l’aise avec cette pratique. Je préfère largement pratiquer la méditation pleine conscience, le yoga, le sport en pleine nature etc…finalement sans « intermédiaire ».

Le Yoga et le bien-être corporel

Le yoga et la relaxation font partie des activités actuellement en vogue, répondant à un besoin profond. Les études sur les bienfaits du yoga convergent toutes vers le même constat : son action est bénéfique tant sur l’esprit que sur le corps. Il contribue au bien-être général, aide à lutter contre les maladies cardiovasculaires, favorise la digestion et améliore l’irrigation des organes vitaux.

La pratique du yoga peut devenir indispensable à son équilibre car ses effets bénéfiques se ressentent sur le corps et sur l’esprit. De mon côté, j’ai commencé le yoga en 2013 dans le cadre de la préparation d’un marathon. J’ai pratiqué pendant plus de 10 ans et je confirme le bien général que cela procure. Surtout lorsqu’on vieillit, cela permet de conserver de le souplesse notamment dans les torsions du buste, de la tête.

V. Tester d’autres outils vers l’inconscient

Il existe d’autres techniques qui peuvent aider à influer sur notre inconscient. Quelques exemples ci-dessous. À part la PNL, je ne connais pas les autres pratiques. Il y a peut-être aussi des effets de mode. L’essentiel est de s’écouter et de tester si on ressent le besoin.

  1. L’EFT (Emotional Freedom Technique) : Il s’agit d’une forme d’acupuncture digitale.
  2. L’EMDR (Eye Movement Desensitization Reprocessing) : Cette méthode implique le suivi de mouvements oculaires (Eye Movement Desensitization Reprocessing). Il s’agit d’une forme de « sous-hypnose » qui s’adresse principalement aux personnes visuelles. Si vous n’êtes pas naturellement visuel, cette technique pourrait ne pas vous apporter l’aide souhaitée.
  3. La PNL (Programmation NeuroLinguistique) : Il s’agit d’une forme d’hypnose adaptée, souvent utilisée dans le contexte de l’entreprise.

Il y a donc une multitude de choses à tester, mais il n’est pas nécessaire de tout faire. Le conseil ultime reste de vous écouter et de vous faire plaisir en testant les méthodes qui résonnent le plus avec votre personnalité.

En résumé, designer votre bonheur nécessite de passer du mode conscient au mode automatique, de fixer un cap précis via votre énoncé de mission (votre carnet de bord), et de vivre ce futur désiré comme un souvenir déjà acquis, soutenu par la puissance de vos émotions et de vos sens (VAKOG) lors de vos rituels quotidiens. Ce faisant, vous permettez à votre inconscient, plus riche en connaissances que votre seul vouloir, de travailler pour vous. Tout un programme 🙂



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