Chers lecteurs et amis du blog « être libre à 50 et plus », vous avez déjà accompli tant de choses. Peut-être arrivez-vous à un carrefour, ce moment privilégié où l’on cherche à donner un nouveau sens, une nouvelle impulsion à son existence. Si la liberté est votre quête, sachez qu’un facteur unique et déterminant vous permettra d’être pleinement acteur de votre existence et d’atteindre vos objectifs : la créativité…C’est sûrement pour ça que je rêve d’écrire des romans fantastiques 🙂

Le processus créatif est bien plus qu’une simple activité artistique ; il est la promesse de vivre plus intensément et d’imaginer concrètement une vie meilleure. La créativité, dans sa plus haute expression, est l’endroit où le savoir se conjugue au talent. C’est une spécificité humaine, qui semble même inscrite dans notre ADN, nous différenciant de nos ancêtres, comme l’Homme de Néandertal. Des preuves de cette quête créatrice existent depuis plus de 40 000 ans, visibles dans les peintures rupestres découvertes en Asie du Sud-Est et en Europe. La créativité est donc universelle. Mais peut-elle réellement être la clé du bonheur, surtout en cette deuxième partie de vie ?

Le mythe de l’artiste tourmenté et la joie de la création

Nous avons tous en tête l’image d’artistes tourmentés trouvant dans leur pratique un simple dérivatif à leur souffrance. L’idée selon laquelle les grandes œuvres naîtraient forcément d’un mal-être est un cliché tenace. Pourtant, de nombreuses expériences et témoignages contredisent cette vision romantique.

Bien que l’écriture, par exemple, n’ait pas toujours été source de joie pour certains créateurs, il est crucial de comprendre que les moments de grande création coïncident rarement avec les périodes de souffrance intense. En effet, la dépression et le mal-être sont souvent synonymes de vide absolu. Quand on traverse des phases dépressives, on ne fait rien. On est déjà bien content de pouvoir accomplir des tâches de base, comme prendre une douche, qui devient alors le seul objectif de la journée. Les artistes, qu’ils soient musiciens ou plasticiens, peuvent certes créer une œuvre sur le sujet de la dépression, mais seulement une fois que la dépression est passée.

Les études le prouvent : les émotions positives augmentent la créativité. Lorsque nous baignons dans un état émotionnel positif, notre esprit est plus ouvert, ce que l’on nomme la théorie de l’élargissement constructif. Cette ouverture nous permet de réfléchir davantage et différemment, d’envisager un éventail plus large de solutions et de développer une pensée plus créative.

Le bonheur, au fond, c’est de mieux cerner nos motivations profondes et de découvrir ce que nous aimons vraiment faire. Nous sommes dans la joie en faisant des expériences, des rencontres et des activités qui correspondent à notre nature profonde et non nécessairement à nos domaines de compétence habituels. De plus, le fait de pouvoir constater ses réussites, de les mesurer concrètement, participe fortement au sentiment de bonheur et de satisfaction.

Le mythe du génie solitaire assis dans son coin est également séduisant, mais complètement faux. En réalité, la plupart des processus créatifs sont le fruit d’interactions. Pour créer, nous avons besoin de l’« humus constitutif » d’une société que nous transformerons en idées nouvelles.

L’art de l’environnement : choisir le creuset de l’inspiration

L’une des premières leçons pour stimuler notre potentiel créatif, surtout lorsque l’on aspire à la liberté après 50 ans, est de choisir un environnement favorable. En tant qu’Homo Sapiens, nous sommes expansionnistes par nature, allant toujours plus loin, plus haut, plus vite. Nous avons tous besoin d’un espace où les limites et les restrictions n’existent pas, un lieu où l’on peut s’épanouir librement et où l’erreur et la prise de risque sont permises.

Considérez l’exemple de New York. Pour un designer qui a conçu des pochettes de disque pour des stars comme Lou Reed et les Rolling Stones, cette ville est un véritable « bain bouillonnant » d’idées. Il s’agit d’une sorte de creuset où se croisent des gens sympathiques, ce qui facilite les rencontres, mais surtout des personnes qui osent se lancer. Cela contrastait, pour cet artiste, avec un lieu comme Vienne en Autriche, où un pessimisme très ancré persistait, du genre : « ça ne marchera jamais, c’est n’importe quoi ton idée ».

À travers l’histoire, certaines régions se sont révélées être de véritables épicentres créatifs, pensons à Athènes vers 500 avant notre ère ou à Florence durant la Renaissance. Pourquoi ? Parce que les esprits innovants attirent leurs semblables. Nous sommes particulièrement créatifs lorsque nous évoluons dans un environnement ouvert et accueillant, où la divergence d’idées et l’écart par rapport à la norme sont perçus comme positifs.

Toutefois, la créativité peut s’épanouir de manière inattendue. Le Professeur Mang, un chirurgien esthétique de renommée mondiale, aurait pu s’installer n’importe où. Pourtant, il a choisi d’établir sa clinique à Lindau, une paisible ville natale sur les rives du lac de Constance, avec vue sur les Alpes. Même dans cette bourgade, il est un artiste.

La créativité dans l’action et la diversité des métiers

Il est essentiel de réaliser que la créativité ne se limite pas aux professions artistiques. Elle est l’espace intérieur qui permet l’émergence de nouvelles idées. Elle peut s’exprimer dans des métiers extrêmement variés, allant des arts au secteur de l’aérospatial et de l’ingénierie.

Le chirurgien esthétique est, à sa manière, un artiste, un « designer de nez ». Il réalise une forme de « sculpture sur le vif » en reconstruisant des visages défigurés après de graves accidents, en raccourcissant des nez ou en augmentant des poitrines. Il insiste sur le fait qu’il faut être non seulement bien formé, mais aussi psychologue et un peu artiste. Il se surnomme d’ailleurs le « Karl Lagerfeld de la chirurgie esthétique »…Rien que ça ! 🙂

Pour lui, chaque intervention est un acte créatif, car chaque nez est différent : la forme de l’os et le cartilage ne sont jamais identiques. La plus grande satisfaction créative pour lui est de réparer les suites d’un accident. Il se passionne pour son métier, qu’il pratique depuis des décennies (environ 30 000 interventions réalisées), prouvant que la passion est un moteur nécessaire pour tenir le rythme.

Qu’il s’agisse de refaire un profil légèrement creusé comme le souhaitait une patiente, avec un angle de 110 degrés entre le nez et le menton, ou de réaliser un graphisme pour Lou Reed après une rencontre fortuite, l’approche créative bénéficie d’une approche interdisciplinaire.

Un créateur doit se nourrir en allant dans les musées ou en flânant dans une ville, et ne pas rester enfermé dans son propre champ artistique. Chercher l’inspiration dans la littérature ou un domaine éloigné de son travail habituel est bénéfique. En revanche, regarder les œuvres graphiques d’autres designers pour trouver une idée peut affaiblir le cerveau et le rendre influençable. Il ne faut pas chercher à produire une œuvre 100 % originale, ce qui est impossible et même non souhaitable.

Le paradoxe des limites : Trouver la juste dose de liberté

Après 50 ans, nous aspirons à la liberté, mais la créativité a paradoxalement besoin de structure.

Le designer Stephan Sagmeister, par exemple, même lorsqu’on lui laisse carte blanche, a besoin d’une structure très claire et de limites bien définies dès le début. Cela permet de cerner le cadre dans lequel développer le projet.

Ceci est expliqué par la théorie du paradoxe du choix. Si notre champ d’action est trop restreint, nous n’avons pas le sentiment de pouvoir décider librement et de manière créative. Mais si nous faisons face à une profusion d’options, nous aurons l’impression de ne pas pouvoir embrasser tout l’éventail des possibles. Dans les deux cas, cela rend malheureux. Il faut donc trouver la juste dose de liberté ou de choix qui nous permet de prendre les meilleures décisions et de développer notre créativité.

Dans la vie, tout est question d’équilibre. Par exemple, nous ne pouvons pas complètement éliminer le stress ; c’est impossible, le stress est inévitable. Nous devons donc apprendre à le réguler à notre avantage. En Asie, on dit que l’on se porte bien lorsque la conscience mentale et la conscience sensible s’équilibrent. En médecine, c’est la dose qui fait le poison ; par conséquent, trop penser est mauvais pour la santé.

De nombreux créateurs trouvent leur équilibre dans une discipline stricte. Pour certaines personnalités, se lever tôt (à 5h) et être à la table de travail dès 7h est la règle. Plus une tâche est difficile et pénible, plus elle est accomplie tôt dans la journée, réservant tout ce qui est lié aux idées, au design ou à l’écriture pour le matin.

Le contournement cérébral : comment forcer l’inspiration

Il arrive, même aux esprits les plus vifs, de se retrouver face à la fameuse « feuille blanche ». Comment surmonter la panne d’inspiration ?

La réponse se trouve peut-être dans une ruse intellectuelle. Selon un philosophe maltais qui a beaucoup écrit sur la pensée, il faut orienter sa réflexion vers un sujet qui n’a rien à voir avec ce sur quoi l’on est en train de réfléchir. Pourquoi ? Parce que le cerveau est paresseux et rechigne à dépenser de l’énergie. Si nous lui demandons une idée, il cherchera toujours une réponse là où il y a déjà de bonnes connexions synaptiques.

Le mythe selon lequel l’hémisphère droit (créativité) et l’hémisphère gauche (logique) travailleraient séparément est dépassé. Des études récentes montrent que chez les personnes particulièrement créatives, les deux hémisphères interagissent. Par conséquent, en dirigeant notre pensée vers un sujet éloigné, nous obligeons notre cerveau à chercher ailleurs, à se frayer un nouveau chemin. La prochaine fois que vous serez en manque d’inspiration, essayez de lire le mode d’emploi de votre frigo ou de votre aspirateur 🙂

Une autre technique puissante est de simplement ne rien faire, de s’abandonner à la rêverie ou de rester assis à respirer tout simplement. Nous sommes malheureusement moins doués pour cela. Pourtant, des expériences ont montré que les gens sont plus créatifs juste après des moments d’ennui. Si des volontaires effectuent une activité ennuyeuse pendant 10 minutes et reçoivent ensuite une tâche créative, ils seront généralement plus inventifs que ceux qui ont travaillé en continu.

La générativité : laisser une trace et trouver le Bonheur

Pour nous qui cherchons à être libres et épanouis après 50 ans, la créativité engendre le bonheur à partir du moment où on donne un sens à sa vie. C’est ce qui active le système de récompense et permet que tout fonctionne en harmonie.

Un concept fondamental pour cette période de la vie est la générativité. Il s’agit de l’aspiration profonde à transmettre à la génération suivante les connaissances accumulées au cours de la vie, ainsi que les expériences considérées comme utiles. Cela inclut évidemment tout ce que l’on a créé, y compris en termes d’idées.

L’être humain a un besoin viscéral de savoir qu’il laissera une trace ; il ne veut pas être un « feu de paille » que l’on oubliera. La création artistique, ou toute autre activité créative, est un moyen puissant de laisser cette marque durable. Le Professeur Mang, fier de son parcours depuis son enfance à Lindau jusqu’à la création de ce qu’il appelle la « Mecque de la chirurgie plastique », incarne cette fierté d’avoir bâti quelque chose qui impressionne et qui perdure. Il est convaincu que la créativité engendre le bonheur.

En résumé, pour être heureux et libre après 50 ans, nous créons si :

  1. Nous évoluons dans un environnement dynamique qui foisonne de sources d’inspiration diverses et variées.
  2. Nous leurons notre cerveau de temps en temps, par exemple en lisant le mode d’emploi de l’aspirateur (ou du frigo…:-)) pour le forcer à explorer de nouveaux chemins.
  3. Nous cadrons nos élans créatifs en identifiant clairement nos motivations profondes et en établissant des limites.

Laissez cette seconde moitié de vie être la plus créative de toutes. Votre chemin vers la liberté est pavé d’idées neuves et d’une soif de transmission. Foncez, l’inspiration est là, même dans l’ennui !.

Let’s go !!!!!!



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