A bientôt 52 ans, pourquoi vouloir apprendre à être le plus autonome possible en repartant de (presque) zéro en prenant des risques notamment économiques ?

Il y a cette volonté ancrée en moi de soif de liberté, c’est certain. Mais il doit bien y avoir plus que ça 🙂

J’ai ma petite idée mais avant cela, c’est quoi l’autonomie alimentaire ?

Les étapes ci-dessous que je dois suivre pour y arriver. Il y a du boulot ! 🙂

1- Cultiver ses propres aliments :

Apprendre à jardiner et à cultiver ses propres fruits, légumes et herbes :

  • Commencer petit avec un potager ou un jardin en pots, puis élargir progressivement la surface cultivée.
  • S’ informer sur les techniques de jardinage, les types de sol, les engrais naturels et les méthodes de lutte contre les ravageurs.

C’est la raison pour laquelle je me suis plongé dans de nombreux ouvrages pour dégrossir le sujet.

  • En Corse, c’est surtout le climat méditerranéen que je vais devoir bien appréhender. J’ai la chance d’être entouré de vignerons qui m’apportent de précieux conseils et que la région de Patrimonio est un micro-climat à elle seule.
  • A ma connaissance, à part les limaces, les ravageurs sont les sangliers et les fourmis (pas vraiment de solutions pour le moment). Si vous en avez, n’hésitez pas à les partager 🙂 Pour les limaces, formation ci-dessous de Konrad Schreiber

2- Élever des animaux :

  • Avec suffisamment d’espace et si cela correspond à ses convictions éthiques, envisager d’élever des animaux pour leur viande, leurs œufs ou leur lait, comme des poules, des chèvres ou des lapins. Apprendre comment nourrir, soigner et élever ces animaux de manière responsable.
  • Pour notre projet, le terrain autour de la maison me semble trop petit pour avoir des animaux sauf pour les poules. En plus, nous sommes en plein village donc on va éviter de se faire remarquer 🙂 Je vais quand même regarder pour les abeilles. J’ai un collègue au Pays Basque qui a une ruche dans son jardin et il fait un excellent miel. Même s’il se bat contre les frelons asiatiques…avec un aspirateur !

3- Pêche et chasse :

  • S’ il y a des accès à des zones de pêche et de chasse, possibilité également d’apprendre de nouvelles compétences pour compléter vos ressources alimentaires.
  • En Nouvelle-Calédonie, il y a une tradition de chasse et de pêche et je me souviens avoir eu du mal à tirer sur des poissons et encore plus sur une biche…au grand désespoir des mes amis 🙂
  • En Corse, on sent que la chasse est ancrée aussi culturellement. On verra si je m’y mets mais pour le moment je ne suis pas très motivé. Ce sera peut-être le cas si je vois tout une production dévorée par des sangliers comme c’est arrivé à un pote vigneron quelques jours avant les vendanges ! L’idée est bien sûr de trouver des solutions naturelles mais lesquelles ?

4-Cuisiner et préparer les aliments :

  • Apprendre à cuisiner à partir d’ingrédients de base et à préparer des repas nutritifs et savoureux. Développer ses compétences culinaires en expérimentant différentes techniques et en essayant de nouvelles recettes.
  • Estelle est super motivée et nous prépare des bons petits plats depuis des années en y ajoutant sa touche des îles. Par exemple, dans les jus de fruits frais. En Corse, on s’appuie sur une référence locale, les ouvrages Tempi Fá qui reprennent les savoirs traditionnels locaux. De mon côté, j’ai envie de m’y mettre aussi en devenant LE spécialiste de quelques plats. Pour l’instant, c’est plutôt concentré autour de l’apéro 🙂

5- Conservation des aliments :

  • Maîtriser les techniques de conservation des aliments, comme la mise en conserve, la déshydratation, la congélation et la fermentation. Cela permet de prolonger la durée de conservation des produits et de profiter des récoltes toute l’année.
  • Enfant, j’ai vu mes parents revenir de Lorraine avec des bocaux d’excellentes mirabelles, de quetsches. A part la meilleure quiche du monde de ma maman 🙂 on se régalait à manger les tartes à la mirabelle. Pour l’eau de vie, il a fallu attendre quelques années de plus…

6- Gestion des déchets :

  • Apprendre à composter ses déchets organiques pour créer un engrais naturel pour son jardin. Cela permet de réduire les déchets et de contribuer à la santé de son sol.
  • Il y a plusieurs grands arbres sur site ainsi que des haies et d’autres arbres de taille moyenne. On a prévu de faire un premier tour d’horizon et de voir s’il y a besoin de les tailler. On pourra se servir également des quantités de feuilles.

7- S’informer et se former :

  • Rechercher des informations et des ressources sur l’autosuffisance alimentaire, participer à des ateliers, des cours en ligne ou rejoindre des groupes locaux pour partager des connaissances et des expériences.
  • Je suis présent sur des groupes Facebook. Je passe du temps sur Youtube via des chaînes comme Ver de Terre Production (exemple de vidéo ci-dessus les limaces) qui font un travail de vulgarisation incroyable. C’est vrai qu’autant de savoir à portée de main, c’est exceptionnel. Il faut juste prendre le temps plutôt que de s’affaler devant une série 🙂

8- Adapter et ajuster :

  • L’autosuffisance alimentaire est un processus évolutif. Probablement, il faudra adapter ses pratiques en fonction de sa situation personnelle, des conditions climatiques et des ressources disponibles.
  • C’est un constant apprentissage. Cela tombe bien, j’adore ça. On va faire en sorte d’atteindre l’autonomie alimentaire progressivement. En fonction finalement de nos impératifs financiers, du temps qu’on peut y consacrer et du plaisir que cela nous procure.
Je sais je m’amuse bien avec Mid-Journey

Rappel historique

A 20 ans, je n’aurais jamais imaginé écrire un tel article et surtout relever un tel challenge ! Pour moi, c’était évident que nous (la société civile, l’Etat, les entreprises etc…) faisions en sorte d’être les plus respectueux de l’environnement, de ne pas être trop dépendants d’autres pays pour l’alimentation comme nous l’avions fait pour l’énergie (même si ça a changé depuis) etc…

Bref, une gestion en bon père de famille…plutôt naïf ?

La prise de conscience

Comme beaucoup d’entre nous, j’ai senti un glissement progressif de beaucoup de sujets mais la crise sanitaire liée au COVID a été un constat édifiant de la fragilité de notre système mondialisé. Bien sûr que depuis la nuit des temps, il y a eu des échanges de marchandises entre pays mais de là à stopper des filières industrielles entières et dépendre à 100% d’un pays comme la Chine, il y a un monde. Bon, j’arrête là car ce n’est pas censé être un blog politique 🙂

En repassant le bac pro l’année dernière dans le cadre de ma reconversion en tant que vigneron, hormis les stages et les rencontres de passionnées, de leurs joies et galères, j’ai passé un temps fou sur des vidéos You Tube, des documentaires, des conférences etc…et je me suis dit que cette reconversion devait servir autant à me remplir de joie que de donner du sens et partager autant que possible…avec vous par exemple.

L’évolution du projet initial

Lorsque j’ai décidé de me reconvertir en vigneron, c’était essentiellement liée à la convivialité ressentie autour d’une bonne bouteille de vin partagée autour d’un bon repas. En revanche, je voulais apprendre le vin par « la petite porte » pour ne pas rester sur l’image idéalisée par le marketing.

Le peu que j’ai appris et découvert depuis que je m’intéresse au monde du vin un peu plus sérieusement (à compter du documentaire Mondovino…) m’a motivé à me concentrer exclusivement sur des vins artisanaux élaborés dans des vignobles à taille humaine (peu de volumes : autour de 30 000 bouteilles) les plus sains et naturels possibles, respectueux de la nature, du terroir et de celles et ceux qui le boivent.

Hormis le coup de coeur pour la Corse en elle-même, les terres pour la majorité préservées de toute agriculture industrielle ont été un point fort dans notre décision de nous y installer. Je suis persuadé que dans les années à venir les vins Corses vont connaître une grande reconnaissance notamment internationale.

L’agritourisme italien

La claque est venue de l’Italie. En Toscane et Ombrie en 2022 et 2023, on a visité de magnifiques fermes agritouristiques avec de la polyculture, de l’accueil de touristes (restaurant, hébergement), des micro-vignobles qui produisaient quelques centaines de bouteilles, de l’élevage etc…on s’est dit qu’on pourrait reproduire le concept en Corse.

Comme nous sommes sur place depuis quelques mois seulement, même si on connait l’esprit insulaire, chaque endroit est différent. Par conséquent, de démarrer notre projet autour de notre maison dans le village et envisager quelque chose d’un peu plus grand plus tard nous a semblé la meilleure option. Let’s go ! comme dirait notre grand fils Hugo ! 🙂

Et un bonus !

J’ai trouvé une étude de 2017 sur l’autonomie alimentaire de la France, ce n’est franchement pas très rassurant. Vous la trouverez ci-dessous. Selon vous, en %, notre pays est autonome à 2%, 10% ou 50% ?

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