Pour bien jardiner, bien connaître son sol est fondamental.
Faîtes-vous confiance, vous êtes le meilleur observateur du milieu dans lequel vous vivez ou venez régulièrement. Regardez moi, à part quelques connaissances théoriques, je pars de 0 dans une région que je découvre ! 🙂
Je ne vais pas partir dans une explication de A à Z sur le fonctionnement du sol comme je l’ai appris dans le cadre de mes études en 2022 pour le bac pro viti-vinicole. Cela a été assez pénible comme ça pour moi pour ne pas vous l’infliger 🙂
Vous retrouverez facilement ce genre d’informations sur n’importe quel autre site (l’humus, le complexe argilo-humique, la capacité d’échange cationique, le cycle du carbone, de l’azote, le PH…).
Un peu plus loin dans l’article, je partage une méthode simple et pratique pour identifier la texture de son sol avec une vidéo à l’appui.
Avant cela, un constat alarmant qui fait confirme mon choix de vouloir créer un jardin nourricier en Corse.
Les sols sont morts !
Je n’avais pas réalisé combien nos sols sont dégradés alors qu’ils sont tout simplement la condition sine qua none de notre (sur) vie sur la planète…Terre.
C’est dans ce cadre que j’ai découvert le travail considérable depuis plus de 30 ans de Lydia et Claude Bourguignon. Un couple d’agronomes français renommés pour leur travail sur la restauration des sols. En 1989, ils quittent l’INRA pour créer leur propre laboratoire indépendant.
Ils font le constat que les sols en France et dans le monde sont en mauvais état en raison, depuis la sortie de la guerre mondiale, de l’utilisation intensive des produits chimiques, de la monoculture et de la mécanisation excessive.
En Europe, constate le professeur Bourguignon, « le taux de matière organique du sol est passé de 4% à 1,4% en cinquante ans. Comme toute la vie en dépend, la flore et la faune s’écroulent. Les populations d’oiseaux, de reptiles et de batraciens ont, par exemple, chuté de 90% en un demi-siècle.
De plus, la perte de matière organique dans les sols peut entraîner une réduction de la capacité des sols à retenir l’eau et à stocker le carbone, ce qui peut contribuer au changement climatique.
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), environ 33% des sols dans le monde sont gravement dégradés, ce qui a un impact négatif sur la production alimentaire et la sécurité alimentaire.
Comment en est-on arrivé là ?
La vidéo ci-dessous résume bien, en quelques minutes, la situation.
Dans un article de https://www.reponsesbio.com/, Claude Bourguignon précise :
« Tout d’abord à cause de labours trop profonds, répond-il. Mais aussi, bien entendu, à cause des engrais chimiques et des désherbants qui empoisonnent une bonne partie de la vie souterraine et prive l’autre de nourriture.
Après cela, tout n’est plus qu’une question de réactions en chaîne : le lessivage chimique entraîne la perte du calcium et l’acidification des sols ; sans calcium, l’argile n’est plus retenue et s’en va avec les eaux de ruissellement ; et pour finir, il y a l’érosion.
En France, 60% des sols sont frappés d’érosion. Actuellement, nous perdons en moyenne quarante tonnes de sol par hectare et par an. A ce rythme, dans trois siècles, la France ce sera le Sahara !.
Le pire, c’est que plus les sols se stérilisent, et plus il faut d’engrais chimiques pour arriver à en tirer quelque chose. »
Cette dégradation des sols a des conséquences négatives sur la qualité des aliments produits, la biodiversité et le climat.
Pour remédier à cette situation, il est nécessaire de changer notre approche de l’agriculture en adoptant une approche plus respectueuse de l’environnement, plus respectueuse de la vie du sol et plus respectueuse des cycles naturels.
Pour atteindre cet objectif, ils proposent une approche agroécologique (comme par hasard :-)), qui implique l’utilisation de méthodes de culture plus durables telles que les couverts végétaux, la rotation des cultures, la fertilisation organique, la réduction de l’utilisation des pesticides et l’utilisation de techniques de conservation de l’eau.
Ils soutiennent également l’importance de la restauration des sols pour améliorer la qualité des sols et la santé environnementale. Cela nécessitera forcément du temps mais la nature est encore résiliente alors profitons en et montrons l’exemple dans nos jardins ! 🙂
La nature du sol
En jardinage ou maraichage biologique, la production dépend en majorité de la qualité du sol et de sa fertilité.
Des ouvrages, vidéos, expérimentations que j’ai pu découvrir, il existe des moyens de rendre fertile à peu près n’importe quel type de sol par de bonnes pratiques qui respectent la vie du sol (amendement, culture sur butte permanente, Maraîchage sur Sol Vivant…).
Je souhaite en priorité développer cet aspect en partageant ma propre expérience pour tendre vers l’autonomie…et la liberté ! En revanche, connaître la nature de son sol va permettre d’évaluer le temps que cela prendra pour y arriver.
En général, les sols ne sont pas que sableux ou argileux par exemple. Ils sont composés de particules de différentes taille. Une analyse de sol, le test du boudin ou du bocal permettront de déterminer les proportions :
- Argile : sol composé principalement de minuscules particules minérales (< 0,002 mm de diamètre). Les sols argileux ont une texture lourde et collante lorsqu’ils sont humides, et durs et compacts lorsqu’ils sont secs. Ils retiennent bien l’eau et les nutriments, mais ont une mauvaise infiltration et drainage de l’eau.
- Limon : sol composé de particules minérales de taille intermédiaire (0,002 à 0,05 mm de diamètre). Les sols limoneux ont une texture fine et douce au toucher et sont généralement fertiles, bien drainés et faciles à travailler. Ils retiennent bien l’eau et les nutriments.
- Sable : sol composé de grosses particules minérales (0,05 à 2 mm de diamètre). Les sols sablonneux ont une texture légère et friable et sont généralement bien drainés. Cependant, ils ont une faible capacité de rétention d’eau et de nutriments, ce qui peut rendre la culture difficile.
Comment déterminer le type de sol de mon jardin ?
Le test du boudin
Prenez une petite quantité de sol humide dans votre main et essayez de former un boudin en le roulant entre vos paumes.
- Argile : Si vous pouvez former un boudin long et fin sans qu’il ne se casse, cela indique une forte présence d’argile. Le sol aura également une texture collante et lisse lorsqu’il est humide.
- Limon : Si vous pouvez former un boudin, mais qu’il se casse lorsque vous essayez de le plier, cela indique une texture limoneuse. Le sol aura une texture douce et farineuse au toucher.
- Sable : Si vous ne pouvez pas former un boudin du tout et que le sol s’effrite facilement entre vos doigts, cela indique une texture sablonneuse. Le sol aura une texture grossière et granuleuse au toucher.
Le test du bocal
- Préparation du bocal : Prenez un bocal en verre propre et transparent avec un couvercle étanche. Remplissez environ un tiers du bocal avec un échantillon de sol provenant de votre jardin ou de la zone que vous souhaitez analyser. Veillez à retirer les cailloux, les racines et les débris organiques.
- Ajout d’eau : Remplissez le bocal d’eau jusqu’à environ 2 cm sous le bord. Vous pouvez ajouter une petite quantité de détergent liquide (environ une cuillère à café) pour aider à disperser les particules de sol et accélérer la sédimentation.
- Agitation et sédimentation : Fermez le bocal hermétiquement et secouez-le vigoureusement pendant plusieurs minutes pour bien mélanger les particules de sol et l’eau. Laissez ensuite le bocal reposer sur une surface plane et stable.
- Observation des couches : Les particules de sol vont se déposer en couches en fonction de leur taille et de leur poids. Cela peut prendre plusieurs heures, voire plusieurs jours, pour que les couches soient clairement visibles. Les couches se formeront généralement dans l’ordre suivant, de bas en haut :
- Sable : Les particules de sable, étant les plus grosses et les plus lourdes, se déposeront au fond du bocal en premier (dans les minutes ou les heures suivant l’agitation).
- Limon : Les particules de limon, plus fines et légères que le sable, se déposeront au-dessus de la couche de sable (cela peut prendre plusieurs heures à un jour).
- Argile : Les particules d’argile, étant les plus fines et les plus légères, se déposeront en dernier, formant la couche supérieure (cela peut prendre plusieurs jours).
- 5. Analyse des proportions : Une fois que les couches sont clairement visibles, mesurez l’épaisseur de chaque couche et comparez-la à l’épaisseur totale des trois couches combinées. Cela vous donnera une estimation approximative des proportions de sable, de limon et d’argile dans votre sol. Vous pouvez ensuite vous référer à un triangle textural (diagramme triangulaire) pour déterminer la catégorie de texture de votre sol.
Le test du bocal est une méthode simple et efficace pour analyser la texture du sol, bien qu’il ne fournisse pas d’informations précises sur la composition chimique ou la fertilité du sol (au besoin, procéder une analyse de sol auprès d’un laboratoire)
Ci-dessous, une vidéo You Tube très bien faîte sur le sujet par le Jardin Potager du Bonheur :
Un bon sol maraîcher, un sol bien équilibré ?
Un sol qui présente un équilibre entre argile, limon et sable est considéré comme un bon sol maraîcher. En revanche, si notre sol n’a pas ces caractéristiques « idéales », mon propos au travers de ce blog est de savoir comment faire en sorte d’améliorer notre sol (PH, structure, porosité, tassement…) dans son environnement (baies, arbustes, arbres…)afin qu’il produise en quantité et qualité de la manière la plus naturelle possible.
Sinon avec une lecture trop académique, heureusement, ce n’est pas mon cas 🙂 on pourrait décréter que chaque type de sol ne peut « supporter » qu’un certain type de cultures bien spécifiques.
PS : Je ne suis pas masochiste au point par exemple de vouloir faire un jour du vin en Nouvelle-Calédonie (où j’ai vécu pendant plus de 15 ans) mais pour la petite histoire, désormais, il y a bien du vin produit en Polynésie Française (Archipel de Rangiroa). Je ne l’ai pas encore goûté. A priori, il est très bon ! https://www.vindetahiti.com/spip.php?page=onepage Bien sûr, il y a 25 ans, personne n’y croyait…