Dans 15 jours, nous entrons officiellement dans notre maison sur l’île de Beauté. Pour mon anniversaire. Quel beau cadeau de 52 ans. 🙂

Une nouvelle tranche de vie s’offre à nous sur cette magnifique île, dans ce magnifique village qui nous a réservé un si bel accueil. Je ne sais pas ce que nous avons avec les îles mais après la Réunion pour Estelle (où elle a passé son adolescence), la Nouvelle-Calédonie avec les enfants (15 ans d’une incroyable intensité), désormais nous sommes en Corse pour notre projet de jardin d’Eden comestible.

Quel meilleur panorama pour faire notre part aussi fidèle à la légende du colibri chère à Pierre Rabhi, l’agriculteur philosophe ? Nous avons tellement hâte !

L’analyse de sol

Comme vous vous en doutez, je n’ai pas réalisé d’analyse de sol car nous n’avons pas encore accès à notre maison. Nous en ferons une début septembre. D’ores et déjà, je sais que c’est un sol qui est plutôt acide (présence d’oxalys jaunes lors de nos visites en mars) et une partie du terrain (parcelle où il y avait un potager selon des photos sur Google Earth) est en plein soleil quasiment toute la journée avec un sol nu.

En effet, depuis quelques mois, nous vivons à peine à 200 mètres à vol d’oiseau de notre future maison. Nous en profitons pour passer régulièrement à différentes heures de la journée pour observer l’exposition au soleil, au vent, au bruit etc…

Cela nous permet d’imaginer et nous projeter dans les futurs travaux (intérieurs et extérieurs) que nous réaliserons. Contrairement à la maison de Biarritz, nous allons prendre notre temps et vivre plusieurs mois dans la maison avant de démarrer des transformations. C’est ça lorsqu’on adopte un mode « slow life » ! 🙂

Ramener de la biodiversité et de la fertilité

Alors qu’il y a une source à proximité, nous avons repéré quelques arbres morts également. Un abricotier, un prunier et quelques lauriers en périphérie. Vu la présence problématique des fourmis « Tapinoma magnum » qui créent des supercolonies invasives sur toute l’île, nous allons prendre certaines précautions avant de supprimer ces arbres pour les remplacer notamment par des fruitiers.

Peut-être en laisser un qui fera un bon refuge pour ces fourmis qui n’auront peut-être pas envie d’explorer d’autres endroits. En effet, il semblerait qu’elles soient sacrément résistantes à tout type de traitements chimiques (contrairement à d’autres espèces de fourmis) et qu’elles se développeraient plutôt sur des sols nus. En tous cas, c’est ce que nous avons pu observer jusqu’à maintenant.

« Sol nu, sol foutu »

Depuis que je me suis lancé dans ce projet un peu fou [partant de très peu de connaissances] de créer un jardin d’Eden pour tendre vers l’autonomie alimentaire (dont la production de vin maison bien sûr ! ), si j’ai bien retenu quelque chose, que ce soit dans les conférences de Ver de Terre Production ou les différents ouvrages que j’ai pu lire, c’est bien de faire en sorte de couvrir le sol pour préserver la fertilité de son sol.

J’avoue que cela a été une découverte puis une évidence lorsque j’ai compris que le sol était la maison d’une incroyable vie qu’on connait encore mal. C’est bien pour ça qu’il faut le protéger (en limitant les labours pour ne pas retourner l’habitat des micro-organismes, des vers de terre etc…) et le nourrir via des apports comme la paillage, le compost, les engrais verts, les amendements etc…

Lorsque le sol est nu, il est propice à l’érosion hydrique (ruissellement vers les rivières et/ou la mer). C’est cette couleur marron qu’on peut voir dans nos fleuves. La terre des champs qui s’en va…Idem pour l’érosion éolienne à cause du vent qui souffle sur un sol non protégé. Les particules fines du sol s’en vont également. Le problème est que ce sont ces particules qui la plupart du temps nourrissent les plantes.

L’agroécologie, la permaculture, l’écoculture, le maraîchage sur sol vivant…au secours des sols ?

Beaucoup de vocabulaire pour finalement dire la même chose : faire son possible pour respecter la vie qu’elle soit au dessus ou en dessous du sol. Pour cela, s’inspirer de la nature qui a des milliards d’années d’avance sur nous et nos connaissances.

Dans la vidéo en fin d’article, je vous partage une conférence (de presque 4 heures) de « l’équipe de choc » de Ver de Terre production (Konrad Schreiber pour les sols, Marceau Bourdarias pour la taille douce, Alain Canet et Hervé Covès) sur les pratiques de l’agroécologie appliqués à la vigne. Je n’en reviens toujours pas des connaissances qui peuvent être partagées sur Internet…Quelle révolution !

Sinon, si nous étions si forts, nous ne serions pas dans la situation actuelle. Vous ne m’enlèverez pas de la tête que nous y sommes bien pour quelque chose à ce dérèglement climatique….

Fertilité : les principes clés de l’agroécologie :

  • Diversification des cultures et interactions favorisées : L’agroécologie encourage la plantation de diverses espèces végétales, notamment des cultures de couverture, des légumineuses, des arbres fruitiers, des cultures vivrières. Cette diversité avec la présence d’animaux (poules, cochons…) améliore la résilience du système agricole face aux maladies, aux ravageurs et aux changements climatiques.
  • Recyclage des nutriments : L’agroécologie favorise le recyclage des nutriments en encourageant la pratique de l’agriculture biologique (même si le travail du sol en bio n’est pas forcément en la faveur d’un sol vivant), le compostage des déchets agricoles et l’utilisation de fumiers et de résidus végétaux pour améliorer la fertilité des sols.
  • Conservation des sols : La préservation de la santé des sols est essentielle en agroécologie. Des pratiques telles que le non-labour, les cultures en terrasses (cela tombe bien en Corse :-)), les haies et les bandes de végétation entre les champs aident à réduire l’érosion et à améliorer la structure du sol.
  • Agroforesterie : L’agroécologie encourage l’intégration d’arbres et d’arbustes dans les systèmes agricoles. Les arbres fournissent de l’ombre, améliorent la fertilité du sol et peuvent également être une source de revenus grâce aux produits forestiers non ligneux (alimentation, ornementaux, pharmaceutiques)
  • Gestion de l’eau : Une gestion appropriée de l’eau est essentielle en agroécologie. Elle comprend la collecte et le stockage de l’eau de pluie, l’irrigation efficace et la préservation des zones humides.
  • Lutte biologique : L’agroécologie favorise l’utilisation de méthodes biologiques pour contrôler les ravageurs et les maladies, comme l’utilisation de prédateurs naturels ou de plantes répulsives.
  • Participation communautaire : L’agroécologie encourage la participation et l’engagement actif des agriculteurs et des communautés locales dans la prise de décisions concernant leur système agricole. Cela contribue à renforcer la résilience et la durabilité du système.

Les avantages de l’agroécologie sont nombreux. Elle favorise une utilisation plus efficace des ressources naturelles, réduit la dépendance aux produits chimiques synthétiques, améliore la biodiversité et contribue à lutter contre le changement climatique en séquestrant du carbone dans les sols.

De plus, elle renforce la souveraineté alimentaire des communautés en leur donnant le contrôle sur leur approvisionnement alimentaire local. C’est exactement ce que nous souhaiterions initier en commençant par nous. Apprenons à nous nourrir sainement et suffisamment grâce à notre jardin. Vu les prix et la qualité des aliments industriels, cela ne peut-être que bénéfique pour notre santé et notre portefeuille. Quelle liberté de pouvoir se nourrir par soi-même !

Le taux de matière organique dans les vignobles Français <1% soit un début de désertification

Nous sommes des créateurs de micro-climats !

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