Ce week-end du 29 et 30 avril, c’est la 8e édition des 48 heures de l’agriculture urbaine dans 30 villes de France, Belgique, Suisse et Luxembourg.

Je viens de découvrir cette manifestation dans un super article du Point de Caroline Douteau que j’ai eu envie de vous partager d’autant que les exemples sont très complémentaires. Environnement, pédagogie, solidarité.

J’avoue que le premier exemple à Montpellier au magnifique Chateau de Flaugergues m’a vraiment intéressé et inspiré avec la parcelle de vignes…comme quoi je ne suis pas fou avec mon projet de jardinier vigneron 🙂 et le fait que j’ai passé toute mon adolescence dans cette région bien sûr ! Allez, c’est parti !

Visiter une ferme dans des quartiers ou en cœur de métropole ? C’est le programme du week-end proposé par l’AFAUP (association française de l’agriculture urbaine) https://www.afaup.org/ dans 32 villes. L’événement est révélateur de l’engouement pour les cultures citadines. Si leur vocation alimentaire reste secondaire, leur utilité sociale et pédagogique n’est plus à prouver. Retour sur cinq projets enthousiasmants.

Montpellier – L’Oasis citadine, la permaculture entre château et vignes https://oasiscitadine.fr/oasis-de-flaugergues/

Sur un terrain du château de Flaugergues, magnifique folie montpelliéraine, a poussé en 2018 un lieu de culture maraîchère en permaculture.

À l’origine : deux ingénieurs agronomes et un spécialiste de la finance qui ont tout plaqué pour mettre en place « un rêve ». Qui est devenu réalité : le site de 8 000 mètres carrés s’est coconstruit avec ses adhérents et visiteurs.

« La permaculture signifie créer des écosystèmes qui répondent aux besoins des humains », explique David Viala, cofondateur. Paniers de légumes et de fruits, œufs, vin, champignons, herbes, pour les adhérents… Mais aussi stages en agro-écologie, ateliers brassage de bière, cours de yoga, de chi-cong et de sophrologie, concerts ouverts au public.

« Il n’y a pas de limites, c’est une bulle pour se ressourcer. » Vous hésitez ? Tentez l’expérience du yoga entre potager et poulailler. Vous deviendrez accro.

Nantes – L’Agronaute, une grande serre pédagogique et récréative https://www.lagronaute.fr/

Au milieu d’un no man’s land, sur l’ancien site du MIN (marché d’intérêt national) en pleine reconstruction, l’association La Sauge https://www.lasauge.fr/ a investi en 2019 d’anciennes serres de 3 500 mètres carrés pour créer une ferme urbaine récréative, pédagogique et solidaire.

L’objectif : « favoriser la pratique d’une activité agricole pour le plus grand nombre », résume Antoine Devins, l’un des fondateurs. Côté production : plants potagers aromatiques, petits fruits et de micropousses sont à la vente le week-end.

Grâce à 30 bénévoles tournants par semaine, la serre peut accueillir scolaires, jeunes en échec scolaire, personnes en situation d’exclusion sociale et jeunes handicapés. C’est aussi un tiers-lieu dynamique qui accueille jusqu’à 12 résidents (friperie, menuiserie, low tech… ) « pour rencontrer les acteurs qui réfléchissent à une ville plus écologique et durable ».

Rennes – Le potager des cultures, la pédagogie hors-sol https://www.lescolsverts.fr/

Derrière la halle du Triangle, en plein quartier du Blosne à Rennes, on cultive en bacs. Sur ce site géré par l’association Les Cols verts, une maraîchère salariée et des bénévoles cultivent hors sol, et dans une serre.

Car une base chantier des années 1960 a laissé des traces : sol pollué aux hydrocarbures, terre de remblais stérile. 80 % des légumes, petits fruits et aromates sont destinés à une épicerie sociale. Le reste est vendu à Breizhicoop https://www.breizhicoop.fr/ ou directement sur site le mercredi matin. 

Sur un site labellisé en bio, en périphérie, tout près du métro Poterie, l’association produit des paniers solidaires. Le projet, lauréat des Quartiers fertiles de l’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine), est surtout pédagogique : balades botaniques, visites du jardin, ateliers et cuisine pour les écoles du quartier et les familles. Ce week-end, c’est le point de rendez-vous d’une transhumance.

Strasbourg – Les jardins de la montagne verte, une vocation solidaire https://jardins-montagne-verte.com/

Dans le quartier de Koenigshoffen Est, cette ferme urbaine s’est développée en 2001 sur une dizaine d’hectares, en plein parc naturel urbain.

La volonté initiale de sa créatrice, Fatima Riahi : « travailler avec les grands précaires pour de la réinsertion professionnelle, via le maraîchage bio et des actions en lien avec l’environnement et l’alimentation ».

Le lieu accueille sur plusieurs sites une centaine de personnes en chantier d’insertion, avec un taux de sortie positif de 60 %. « Maraîchage, mais aussi production de plantes aromatiques médicinales dans deux quartiers en zone prioritaire de la ville : la production est destinée à la vente, sur site ou dans des épiceries solidaires », explique son associé Fabien Creus.

Avec 20 salariés qui assurent l’accompagnement des personnes en situation de réinsertion, les jardins sont en passe de devenir un modèle exemplaire.

Nanterre, la ferme du bonheur en sursis ? http://www.lafermedubonheur.fr/

Trente ans de bonheur pour Roger des Prés dans sa ferme inclassable située derrière la fac de Nanterre, entre HLM et autoroute A86. Mais un bonheur menacé, car cet espace de création, de spectacle, d’agriculture, d’expérimentation urbanistique et d‘insertion sociale est menacé depuis l’an dernier de destruction pour un projet immobilier. Effets immédiats : diminution de moitié des subventions, demande d’arrêt des fêtes électro, arrêt de l’élevage.

Alors que depuis les années 2000, paré de jardins ornementaux, et d’un champ de 4 hectares dépollué par des centaines de bénévoles, bêche à la main, la ferme du bonheur rencontre un succès fou.

En 2018, il est même retenu à la Biennale d’architecture de Venise pour figurer parmi les dix « lieux infinis » du Pavillon français. Pour une remise aux normes, l’association recherche des financeurs et s’est rapprochée de la Drac.

Un concert de musique baroque est attendu au jardin le week-end du 3 au 4 juin. En attendant la reprise des grands événements.

Quel dommage qu’un endroit aussi fou puisse éventuellement disparaître !

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