Je me lance !


Vous avez lu tout ce qu’il était possible de lire sur le sujet des potagers nourriciers, comestibles. Idem pour les conférences, documentaires etc…à propos des jardiniers maraîchers ou encore des micro-fermes en maraichage bio…ou pas 🙂

Vous êtes super motivé(e) et vous vous dites « Allez, je me lance ! » et après quelques secondes de réflexion « Oui mais pour où commencer ? ». C’est marrant, ça me fait penser à quelqu’un 🙂

Définir son projet

C’est exactement ce que je me suis dit lorsque j’ai décidé de me reconvertir en tant que vigneron. Puis au fur et à mesure de l’acquisition de quelques connaissances de base (mais alors vraiment de base 🙂 et surtout du bon sens) j’ai évolué vers paysan-vigneron et enfin jardinier vigneron…en rapport avec la surface de terrain autour de notre future maison (environ 1500 M2).

C’est déjà très bien me direz-vous car beaucoup de personnes vivent en appartement et n’ont pas forcément accès à un jardin. C’est ce que j’ai pu voir récemment dans un documentaire super intéressant (je pense que je vais faire un article dessus) qui s’appelle « Potagers : Si on semait ? »

Potagers : Si on semait ! Documentaire sur France 5

En même temps, de mon côté, avant de décider de démarrer par une petite surface (autour de notre logement) au regard de ce qui peut exister pour une exploitation agricole, j’ai cherché des terres agricoles en Corse. Et là, on parle de plusieurs hectares.

La recherche de foncier en Corse

Personne ne vous attend surtout lorsque vous venez d’arriver dans LA région du vin en Corse, Patrimonio, la plus vielle appellation de l’île (une des premières au monde à avoir interdit à l’unanimité des vignerons le glyphosate) et que vous aussi vous êtes un peu vieux 🙂

Plus sérieusement, nous avons été super bien accueillis. En quelques mois, nous avons eu plusieurs opportunités dont une magnifique. En l’étudiant de plus près, nous avons réalisé que nous voulions nous investir dans un projet en permaculture plutôt qu’une exploitation en monoculture à transformer progressivement en appliquant les principes de l’ agroécologie. Quitte à démarrer plus petit.

Les critères de recherche

Il faut dire aussi que l’idée de la permaculture est de vivre sur place pour être au centre de son écosystème. Et forcément, une propriété agricole avec son logement, c’est un budget. Comme nous sommes arrivés il y a seulement quelques mois en Corse, on a préféré prioriser en cherchant avant tout à se loger et la chance nous a sourit avec un peu de terrain autour.

Quoi de mieux pour démarrer mon apprentissage d’autonomie alimentaire dans un magnifique endroit et environnement. En effet, la Corse respire la beauté, la nature et nous avons besoin au quotidien pour nous ressourcer.

Les étapes ci-dessous sont d’ordre général mais finalement lorsqu’on les lit une par une en prenant le temps de se les approprier et de les appliquer à sa terrasse, son jardin, son terrain, son exploitation agricole, on réalise que c’est un bon premier filtre avant de rentrer dans le vif du sujet. J’ai hâte ! 🙂

1 – Observer et planifier

Prenez le temps d’observer l’environnement de votre jardin, comme l’exposition au soleil, le type de sol, le vent, les sources d’eau, etc. Cela vous permettra de planifier au mieux l’aménagement de votre potager.

Cela peut paraitre évident mais même si vous en doutez, qui connait mieux votre jardin que vous ? Votre conjoint, votre chat 🙂

Dans tous les cas, cette première étape est indispensable pour démarrer son projet. Passez du temps à l’endroit où vous pensez établir votre potager. Regardez, écoutez, humez…la nature s’active et se repose selon les heures de la journée et selon les saisons.

Allonger vous dans l’herbe ou sur le sol et ressentez l’énergie du lieu. Normalement, vous allez passer du temps à cet endroit, autant s’y sentir bien.

Encore une fois, le fait de ne pas éventuellement mettre des mots latins ou compliqués sur une situation, une plante n’est pas bien grave car cela s’apprend. En revanche, la puissance d’un lieu s’apprend difficilement dans les bouquins, c’est plutôt de l’empirisme. Et l’empirisme a aussi sa place dans l’agriculture jardinée.

2 – Choisir l’emplacement

Sélectionnez un emplacement avec une exposition optimale au soleil, un sol fertile et bien drainé, et un accès facile à l’eau.

Selon les plantations que nous allons vouloir réaliser, des expositions plein sud ne vont plus être vraiment recherchés. C’est par exemple le cas dans le Languedoc Roussillon où les nouvelles plantations de vigne préfèrent éviter cette exposition et sinon réintégrer des arbres afin d’amener un peu d’ombre vu les chaleurs estivales. Pour l’accès à l’eau, c’est certain que c’est le nerf de la guerre surtout en maraichage. Le sol fertile et bien drainé dépend de beaucoup de phénomènes outre sa composition et des techniques de conduite de parcelles permettront d’accompagner ou de rendre fertile des sols pauvres.

3 – Définir la taille et la forme

Déterminez la taille et la forme de votre potager en fonction de l’espace disponible et de la quantité de légumes que vous souhaitez cultiver. Pensez à utiliser des formes géométriques comme des spirales, des cercles ou des carrés pour faciliter la circulation et l’accès aux plantes.

De mon point de vue, c’est LA première question à se poser car elle amène tout le reste. Lorsqu’on parle d’autonomie alimentaire, à l’esprit vient de cultiver des légumes. Il y a aussi les fruits (verger) et des petits fruits (baies) mais aussi produire des oeufs (poules), de la viande, des plantes aromatiques et médicinales etc…et bien sûr pour moi du raisin pour du vin !

4 – Préparer le sol

Ameublissez le sol à l’aide d’une fourche-bêche sans le retourner, en prenant soin de ne pas détruire la structure du sol. Ajoutez ensuite du compost ou du fumier pour enrichir la terre et favoriser la vie microbienne.

Si j’ai bien appris une chose essentielle pendant mon année d’étude pour le bac pro vitivinicole, c’est de limiter autant que possible les labours et surtout ne pas retourner le sol. En fait, on retourne les maisons des micro-organismes. Quelle absurdité ! C’est cette faune dans le sol qui fait le travail pour nous gratuitement et on la détruit. Bien sûr, après, il faut mettre de l’engrais pour que les plantes poussent dans un sol « mort ».

Je vous « rassure », je n’ai pas appris cela dans les cours du bac pro mais dans tous les documentaires que j’ai pu voir avant exclusivement autour de la vigne (Mondovino, Résistance naturelle etc…) et pendant autour du maraichage bio. A ce propos, le couple Bourguignon réalise un travail fantastique depuis plus de 30 ans. Ci-dessous, une de leurs conférences :

Les sols à l’agonie : Peut-on encore les sauver ? Lydia et Claude Bourguignon

5 – Créer des zones de culture

Divisez votre potager en différentes zones de culture pour faciliter la rotation des cultures et éviter les maladies. Alternez les légumes-feuilles, les légumes-racines, les légumes-fleurs et les légumineuses.

« Dessine moi une ferme, le design permaculturel »

Je lis actuellement les 3 tomes « VIVRE AVEC LA TERRE » de Perrine & Charles HERVÉ-GRUYER de la ferme du Bec Hellouin http://www.fermedubec.com

La notion de design permaculturel (zones, secteurs, réseaux, reliefs etc…) est primordial « afin d’obtenir des espaces qui soient tout à la fois économes en intrants et en énergie mais aussi très productifs, le tout sans produire de déchets, ou alors le moins possible. Des espaces qui subviennent aux besoins des êtres humains tout en contribuant à la santé de la biosphère ».

Par conséquent, je reviendrai sur ce vaste sujet très important en prenant exemple sur notre terrain. Ce sera beaucoup plus parlant et concret:-)

6- Appliquer les principes de la permaculture « l’agriculture permanente »

Mettez en pratique les principes de la permaculture, comme la diversification des plantes, la mise en place de cultures associées, l’utilisation de plantes couvre-sol, la création de zones refuge pour la biodiversité, et la limitation des intrants chimiques.

Il faudrait consacrer de nombreux articles ne serait-ce que sur les principes de la permaculture. Je vous partage ici le PDF du livre des pères fondateurs de la permaculture : Bill Mollison et David Holmgren  » Une agriculture pérenne pour l’autosuffisance et les exploitations de toutes tailles »

Tout comme pour l’étape 5, ce sera plus parlant lorsque je vais partager l’approche permaculturelle sur le terrain de notre maison. Vivement ! 🙂

7 – Choisir les variétés de plantes

Sélectionnez des plantes adaptées à votre région et à votre sol, en privilégiant les variétés locales et résistantes aux maladies. N’hésitez pas à expérimenter avec différentes variétés pour trouver celles qui conviennent le mieux à votre potager.

Pour notre jardin comestible en Corse, nous allons nous attacher tout d’abord à produire les plantes, les arbres et les fruits et légumes qui fonctionnent en climat méditerranéen et plus spécifiquement sur l’île de Beauté (oliviers, arbousiers, myrte, agrumes, vignes etc…) avant de chercher à innover.

Par contre, on aimerait tester à un moment donné des fruits exotiques. Avec notre parcours dans les îles, on ne se refait pas 🙂 En même temps, lorsqu’on voit les prix des mangues ou des ananas qui ont fait le tour du monde avant de finir dans les étals en Corse, on a vraiment envie que le climat se prête à ce type de production. Le manque d’humidité risque de poser souci…

8 – Planter et semer

Respectez les distances de plantation et les périodes de semis recommandées pour chaque variété de légume. Veillez à ne pas trop tasser le sol autour des plants pour favoriser l’enracinement et la croissance.

9 – Arroser et pailler

Arrosez régulièrement, surtout en période de sécheresse, en privilégiant l’arrosage au pied des plantes pour éviter les maladies liées à l’humidité. Pailler le sol pour conserver l’humidité, limiter l’évaporation et protéger les plantes des variations de température.

10 – Entretenir et observer

Surveillez régulièrement l’état de votre potager (d’où l’importance d’être sur place ou vraiment à proximité surtout s’il y a des animaux) et intervenez en cas de problèmes, comme la présence de ravageurs ou de maladies. Privilégiez les méthodes naturelles de lutte contre les nuisibles, comme l’introduction de prédateurs naturels ou l’utilisation de pièges à phéromones.

Le documentaire « Tout est possible – The Biggest little Farm » est un exemple incroyable de résilience d’un jeune couple d’américains qui a réussi à trouver cet équilibre au bout de 10 ans. Il faut dire qu’ils ont vu grand : 80 hectares ! Désormais, c’est un incroyable succès. Vous pouvez les retrouver sur Instagram Apricot Lane Farms et leur 176 000 followers.

Enfin, si vous avez encore besoin d’être convaincu que vous pouvez le faire, ci-dessous la vidéo d’un potager productif sur 20 M2 ! Il faut ce qu’il faut pour se motiver 🙂





Article en partenariat et Mid-Journey pour l’image en une de l’article


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