« Prendre soin de la Terre. Prendre soin des humains. Partager équitablement les ressources »
J’ai acheté le livre d’Alain Malard « Vignes, vins et permaculture » dans la cadre de ma reconversion.
Il me l’a gentiment dédicacé en m’encourageant pour notre projet en Corse.
Ce livre est une véritable encyclopédie de la vigne et aussi un guide des bonnes pratiques afin de respecter au mieux la biodiversité dans cette période d’intenses changements climatiques.
Et surtout plus d’une dizaines d’exemples concrets, détaillés d’agriculteurs, vignerons qui ont fait le choix de respecter l’environnement, la nature que ce soit par l’application des principes de la permaculture, de la biodynamie, l’agroforesterie etc…
Je suis heureux d’en partager 3 ci-dessous qui m’ont particulièrement marqués par leur engagement. Que de bonnes sources d’inspiration pour notre projet sur l’île de Beauté 🙂
En région bordelaise
Le Domaine Émile Grelier https://www.domaine-emile-grelier.fr/
Le leitmotiv de Delphine et Benoît Vinet : « replacer la monoculture de la vigne au coeur d’un écosystème« . A priori, pari réussi.
L’histoire des domaines viticoles est souvent une histoire familiale. Pas dans ce cas là. C’est pour ça que je le souligne…surtout qu’ils sont partis d’une prairie il y a 20 ans pour créer leur domaine de 8 hectares ! Cela me donne de l’espoir pour notre projet 🙂
Cela me fait penser au documentaire « Tout est possible » dans lequel au bout de 10 ans, après des années difficiles, un équilibre naturel a été trouvé. Ici, tout y est aussi. Agriculture biologique, agroforesterie, conservations des sols, permaculture (eaux canalisées, respect de la faune et la flore…)
Cerise sur le gâteau, une superbe initiative « La possiblerie » http://lapossiblerie.fr/ autour du Château La Bardonne à Lapouyade. Delphine Vinet vous en dit un peu plus ci-dessous
En Provence, appellation Bandol
Domaine Castell – Reynoard https://castell-reynoard.fr/
Quatrième génération de ce domaine familial, Julien Castel en reprend les reines en 2010 et décide de le conduire en biodynamie…et bien plus !
« La base, c’est la vie du sol«
Pas de labours, agroforesterie, permaculture, polyculture…la démarche est holistique afin de préserver et d’accroitre la biodiversité.
Les derniers projets en cours sont :
- Se protéger des vents dominants avec le création de haies et lisières.
- Planter des arbres dans ses vignes : 400 sujets à l’hectare ! Je vous ai parlé dans un autre article de Cheval Blanc qui était entre 80 et 120 arbres à l’hectare. Chapeau bas Julien 🙂
- En plus des apports bénéfiques de la présence de l’arbre (ombre portée, fertilité des sols), l’idée est de s’appuyer sur eux pour y « accrocher » la vigne. Pour en savoir un peu plus sur cette pratique de la vitiforesterie ou « en hautain » notamment en Italie https://charlois.com/les-hautains-daversa-en-campanie/
Dans le Vaucluse, appellation Châteauneuf-du-Pape
J’adore cet appellation. On en a un souvenir incroyable à New-York dans la restaurant de Robert de Niro. Excusez du peu ! 🙂 https://www.tribecagrill.com/ avec un délicieux risotto.
Clos Saint Michel https://www.mousset-clos-saint-michel.com/
L’évolution vers le vin naturel est toute aussi naturelle 🙂 pour Franck et Olivier Mousset qui ont reprit ce domaine (de 40 hectares) en 1996 dans la famille depuis 1950.
Comme quoi, même sur un « grand » domaine qui exporte plus de 70% de sa production, c’est possible alors que cela ne doit pas être forcément simple en terme d’organisation et de changement des mentalités.
- Entre 2005 et 2015 : Le désherbage chimique est stoppé sur la totalité du domaine
- 2014 : STOP le labours et mise en place de couverts végétaux (céréales, légumineuses…)
- 2017 : Agriculture Biologique, une parcelle d’un hectare est planté en permaculture, les arbres cantonnées en périphérie rentrent dans les vignes.
- 2020 : Thomas rejoint son père et son oncle après une thèse de doctorat « L’allélopathie et la culture de la vigne » . J’aurais encore appris quelque chose avec ce nouveau mot !
L’effet allélopathique de couverts végétaux permettant de réguler la flore adventice ainsi que les attaques de ravageurs, permet de réduire l’usage de pesticides et donc permet d’améliorer la qualité de l’eau. Ci-dessous un PDF explicatif.
Ces 3 exemples issus du livre d’Alain Malard démontrent que ça bouge sacrément dans le monde du vin. Ce n’est peut-être pas encore une généralité mais travailler avec la nature implique d’être patient car les modèles sont ancrés dans les esprits.
Et surtout les vignes sont plantées, génèrent des rendements, des modèles économiques en sont issus. On ne peut pas tout changer en un claquement de doigt. Je l’apprends tous les jours depuis que j’ai décidé de me reconvertir.
Malgré tout, je reste positif et optimiste. Je suis très heureux de constater par ces vignerons engagés que tout est possible ! 🙂