Rien que le nom me fait rêver 🙂
Cela évoque beaucoup pour moi de s’inspirer d’un milieu préservé de toute intervention humaine et qui fonctionne très bien.
Lors de notre voyage familial autour du monde (2016-2017), nous avions eu la chance de nous aventurer dans la forêt amazonienne avec un super guide local Welli https://www.designerdebonheur.com/fr/article/amazonie-une-semaine-de-nature-%C3%A0-l-%C3%A9tat-pur-br%C3%A9sil-octobre-2016
Il nous avait fait goûté des fruits et découvrir comment certaines plantes étaient utilisées au quotidien à des fins notamment médicinales.
Je n’imaginais pas écrire ces quelques lignes à ce moment là et avoir envie aussi de me balader dans une mini-forêt-jardin…à la taille de notre terrain 🙂
Qu’est-ce qu’une forêt-jardin ?
« La forêt-jardin est, pour nous, le système agricole le plus innovant et porteur d’espoir qui soit. »
Perrine & Charles HERVE-GRUYER de la Ferme du Bec Hellouin
Une forêt-jardin, également connue sous le nom d’agroforesterie ou de permaculture forestière, est un système de culture agroforestier qui imite les structures, fonctions et interactions des écosystèmes forestiers naturels.
Cette approche de Forêt-Jardin, Forêt-Comestible, « Food Forest » vise à créer des systèmes agricoles durables et productifs, en intégrant harmonieusement les arbres, les arbustes et les plantes herbacées.
Les origines de la forêt-jardin remontent à plusieurs milliers d’années, avec des exemples de systèmes similaires trouvés en Asie du Sud-Est, en Amérique centrale et en Afrique de l’Ouest.
Contrairement à l’agriculture conventionnelle, qui repose sur la monoculture et l’utilisation d’intrants chimiques, la forêt-jardin favorise la diversité des espèces et le recyclage des éléments nutritifs pour maintenir la fertilité du sol et la santé des plantes.
Les pionniers de la « Food Forest » en Europe sont Robert Hart https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Hart et Martin Crawford https://www.agroforestry.co.uk/ et son ouvrage « La Forêt-Jardin. Créer une forêt comestible en permaculture pour retrouver autonomie et abondance« . J’ai hâte de le lire celui-là aussi ! 🙂
Les principes de conception d’une forêt-jardin
La conception d’une forêt-jardin s’appuie sur plusieurs principes clés :
– Les sept étages ou strates : la forêt-jardin est organisée en différentes couches de végétation, comprenant:
— la canopée (grands arbres fruitiers, châtaigniers, noyers) : dans notre jardin, on pourrait s’appuyer sur un magnifique chêne vert existant.
— les arbres fruitiers et à coque de taille moyenne, les buissons (les baies) : En plus des beaux figuiers, des citronniers, des orangers actuels, j’ai découvert les fruits de l’arbousier
— les plantes herbacées (aromatiques, légumes vivaces…)
— les couvre-sols (lierres, fraisiers…)
— les plantes souterraines (bulbes et tubercules comme les pommes de terre)
— et enfin l’étage vertical avec les plantes grimpantes comme la vigne bien sûr ! 🙂
– La diversité des espèces : une forêt-jardin doit inclure un grand nombre d’espèces différentes pour assurer la stabilité et la résilience du système. Il est important de choisir des plantes locales et adaptées aux conditions climatiques et aux sols de la région. C’est vraiment l’objectif de créer avant tout un jardin d’Eden corse, méditerranéen.
– L’interaction entre les plantes : les plantes d’une forêt-jardin doivent être choisies en fonction de leurs complémentarités, en termes d’utilisation de l’espace, de besoins en nutriments et de services écosystémiques. Par exemple, certaines plantes (mellifères comme l’ail des ours qu’on trouve beaucoup par ici ou les coquelicots) attirent les pollinisateurs ou repoussent les ravageurs.
– La gestion des ressources : la conception doit prendre en compte la répartition optimale de l’eau, du sol et de la lumière pour favoriser la croissance et la santé de toutes les plantes. Nous avons la chance d’avoir un accès à une source sur le terrain. A voir comment « l’exploiter » au mieux avec parcimonie bien sûr dans le cadre de notre projet.
Les avantages des forêts-jardins
Les forêts-jardins présentent de nombreux avantages par rapport aux systèmes agricoles conventionnels :
– Biodiversité et services écosystémiques : les forêts-jardins offrent un habitat pour la faune locale, favorisent la pollinisation et la lutte biologique contre les ravageurs et contribuent à la régulation du cycle de l’eau.
– Amélioration de la qualité du sol : les forêts-jardins protègent le sol de l’érosion, augmentent sa teneur en matière organique et favorisent la fixation de l’azote par certaines plantes (comme les légumineuses).
– Résilience face aux changements climatiques : les forêts-jardins créent des microclimats qui permettent aux plantes de mieux résister aux aléas climatiques, tout en séquestrant le carbone et contribuant à atténuer les effets du changement climatique.
– Production diversifiée : une forêt-jardin produit une large gamme de « produits », tels que des fruits, des légumes, des fruits à coque (noisettes, noix, amandes…) des herbes aromatiques, des plantes médicinales. Cela peut nous offrir une certaine sécurité alimentaire et économique dans le contexte actuel d’explosion des prix (le litre de SP à 2 Euros ! L’alimentation, les matériaux…).
– Aspects sociaux et économiques : les forêts-jardins favorisent l’autonomie alimentaire, Cela tombe bien, c’est mon challenge de tendre vers l’autonomie alimentaire 🙂 les revenus diversifiés et la transmission des savoir-faire traditionnels (livre maison rustique, Tempi Fá…) tout en renforçant les liens communautaires et le respect de la nature.
- Perrine et Charles HERVE-GRUYER de la ferme du Bec Hellouin http://fermedubec.fr sont persuadés des bienfaits et du potentiel que peut représenter l’implantation d’une mini-forêt-jardin sur son terrain. Malgré leur programme de recherche en cours, ils reconnaissent manquer à ce jour de recul notamment sur les aspects économiques mais les premiers résultats sur 300 M2 sont encourageants. En terme de productivité horaire, on serait sur les mêmes bases que le maraichage. Ils ont même inventé un nouveau métier « sylvanier ». Il faudra que je fasse un article dessus, cela m’intéresse de creuser le sujet 🙂
Comment créer sa propre forêt-jardin ?
- Planification : étudier le site (climat, sol, topographie) et définir ses objectifs (production alimentaire, matériaux, etc.). Sélectionner les espèces en fonction de leur compatibilité, de leur utilité et de leur adaptabilité aux conditions locales. Pour notre projet, l’aspect chaleur (sécheresse) est un sujet à bien appréhender (canopée et sol couvert)
- Conception : répartir les plantes selon les différentes strates et en fonction de leurs besoins en lumière, en eau et en nutriments. Intégrer des éléments tels que des bassins (nous aimerions créer une petite naturelle), des haies ou des zones de compostage pour optimiser la gestion des ressources.
- Entretien et gestion : s’assurer de surveiller régulièrement la croissance des plantes et d’intervenir si nécessaire (taille, élagage, paillage, etc.). Comme on va vivre sur place, ça devrait le faire ! Apprendre à gérer les déchets organiques et les ravageurs de manière naturelle et durable.
- Et bien sûr, s’inspirer ! Livres, formations et réseaux de partage d’expériences pour approfondir vos connaissances comme ici 🙂 et bénéficier de l’expertise d’autres praticiens de la forêt-jardin comme ci-dessous :
- La forêt alimentaire de Krameterhof en Autriche : créée par Sepp Holzer, cette forêt-jardin en altitude est un exemple réussi de permaculture et de diversification des productions agricoles en zone montagneuse. https://www.permaculturedesign.fr/ferme-permaculture-sepp-holzer-krameterhof-autriche-modele/
- Un exemple ci-dessous avec la forêt-jardin de Karmaterre :
En bonus, une immense forêt recrée en Nouvelle-Zélande par la pugnacité d’un homme qu’on a prit pour un fou.
Je ne sais plus qui a dit « ce qui est bien avec les personnes un peu fêlées, c’est que cela laisse passer la lumière… » J’adore ! 🙂