C’est parti ! On attaque (enfin) la partie concrète de notre projet de jardin nourricier en permaculture autour de notre maison. Cela va nous permettre d’apprendre les bases en attendant de trouver des terres agricoles pour un projet plus « costaud » autour du vin : un vignoble en agroécologie. Trop content ! 🙂

Après des mois d’apprentissage ponctués par l’obtention d’un bac pro viti-vinicole en juin 2022, 3 stages effectués dans des vignobles différents (en Languedoc-Roussillon et en Corse), la lecture d’ouvrages comme celui de la Ferme du Bec Hellouin, de Jean-Martin Fortier, Nicolas Jolly, Alain Malard et le visionnage de plusieurs heures de conférence comme celles de Ver de Terre Production, les époux Bourguignon etc… nous avons RDV avec un maraîcher de Borgo afin qu’il nous accompagne sur les étapes essentielles de notre projet (Design et préparation du sol avant plantations).

Comme nous sommes dans un réel changement et projet de vie, nous souhaitons mettre toutes les chances de notre côté car une erreur de plantation par exemple ne se corrigera pas en appuyant sur une touche de notre ordinateur 🙂

En plus, nous re-découvrons le climat méditerranéen et découvrons le micro-climat du Nebbiu en Corse. Avec notamment ses vents dominants du Nord-Nord Ouest excellents pour limiter les maladies notamment sur les vignes et à prendre en compte dans notre projet (haies protectrices) de jardin en permaculture.

Étape 1: L’état des lieux

L’état des lieux de son jardin ou terrain actuel consiste à savoir d’où on part. Cela peut paraître évident mais c’est mieux lorsqu’on le dit et qu’on le formalise via un dessin et/ou un plan. Vous trouverez le nôtre ci-dessous. Il n’est pas parfait mais il faut bien démarrer ! 🙂

Cela permet normalement de s’assurer qu’on a bien pris en compte tous les éléments existants et si ce n’est pas le cas de prévoir de le faire.

Observation et réflexion

Avant de commencer, passez du temps dans votre espace à différentes heures de la journée, et à différentes saisons si possible. Observez où le soleil brille, où l’eau s’accumule, où le vent souffle, etc. Faites également une analyse des sols pour comprendre leur composition. Nous ne l’avons pas encore faîte mais cela ne va pas tarder. Par ici, les sols sont plutôt argilo-calcaire ou schisteux.

L’observation est un aspect fondamental de la conception d’un jardin en permaculture, car elle vous permet de comprendre les particularités de votre site et d’utiliser ces caractéristiques à votre avantage car le principe de base est bien s’inspirer de la nature, de l’existant avant d’intervenir. En effet, on se rend compte le plus souvent qu’on perturbe un équilibre qui nous dépasse bien plus qu’on ne le pense.

Voici quelques éléments clés à prendre en compte lors de l’observation de votre terrain :

1. Ensoleillement : Notez où et à quel moment le soleil brille sur votre terrain tout au long de la journée, ainsi qu’au cours des différentes saisons. Cela vous aidera à positionner correctement les plantes et les structures pour optimiser l’exposition au soleil. Comme vous le savez, certaines plantes ont besoin de plein soleil, tandis que d’autres préfèrent l’ombre.

Pour cela, c’est bien de noter sur l’état des lieux, les différentes expositions. De notre côté, l’exposition Sud est assez protégée avec des maisons voisines hormis en plein été lorsque le soleil est au zénith. Vu l’augmentation des températures, il est vrai que ce type d’exposition n’est plus vraiment recherchée en tous cas dans les nouvelles plantations par exemple de vignes dans le Sud de la France.

2. Vents : Identifiez d’où viennent les vents dominants. Les vents forts peuvent endommager les plantes et augmenter l’évaporation. Vous pourriez avoir besoin de mettre en place des brise-vent pour protéger certaines zones.

Le vent est une donnée importante en Haute-Corse et notamment dans la région où nous sommes installée qu’on appelle le Nebbiu, le nuage qui s’accroche régulièrement aux cimes des montagnes environnantes. Un manteau magnifique 🙂

Depuis que nous sommes arrivés, nous avons eu régulièrement des coups de vent (plutôt à en hiver) mais encore récemment (en juin) pendant 2 jours et 2 nuits non stop avec des vents moyens dans les 40 à 50 km/h. Nous ne manquerons pas d’y penser lors de la phase de design afin de renforcer les haies naturelles existantes (lauriers, figuiers).

3. Sol : Analysez la qualité de votre sol. Est-il argileux, sablonneux…? Quelle est son pH ? Ces informations vous aideront à choisir les plantes appropriées et à déterminer si vous devez améliorer votre sol avec des amendements. A venir ! 🙂

Ce qui est important pour nous c’est qu’à notre connaissance ce jardin familial n’a pas connu de traitements chimiques, en tous cas depuis de longues années. Les voisins nous ont indiqué qu’avant toutes les parcelles environnantes étaient plantées de vignes. Et ça, c’est plutôt une bonne nouvelle car nous allons en replanter. Enfin, il y avait également un potager qui donnait beaucoup et de qualité. C’est plutôt bon signe.

4. Eau : Notez où et comment l’eau circule sur votre terrain. Y a-t-il des zones qui retiennent l’eau ? Des zones qui s’assèchent rapidement ? Cela vous aidera à positionner vos plantes et à concevoir votre système d’irrigation.

Nous avons beaucoup de chance car il y a sur notre parcelle une vanne qui est raccordée à une source d’eau douce qui longe notre parcelle et nous avons par conséquent de l’eau pour alimenter notre projet. Par les temps qui courent et notamment la sécheresse observée de plus en plus tôt dans les climats méditérranéens, c’est un sacré plus. Croisons les doigts que cette source soit toujours généreuse dans les mois et années qui viennent.

Même si une croyance populaire dans le village dit que cette source rend les gens du coin fous 🙂

5. Biodiversité existante : Quelle est la faune et la flore existante sur votre terrain ? Ces organismes peuvent jouer un rôle dans votre écosystème de jardin.

Hormis les plantes reprises sur le plan, il y avait jusqu’à quelques jours, des poules du voisin sur une partie de notre terrain. Nous ne manquerons de recréer un poulailler pour nous aider à tendre vers l’autonomie. Sur une parcelle avoisinante, il y 3 ânes qui sont un peu dans le fait de repousser les prédateurs comme les renards. Il faudra aussi se méfier du milan royal qui est une espèce d’aigle protégée et qui rôde régulièrement dans le ciel du village.

6. Zones et secteurs : En permaculture, on utilise le concept de zones et secteurs pour organiser l’espace. Les zones sont numérotées de 0 à 5, avec la zone 0 étant la maison et la zone 5 étant la nature sauvage. Les éléments qui nécessitent un accès fréquent (comme les légumes à cueillir quotidiennement) sont placés dans les zones proches (zone 1), tandis que les éléments qui nécessitent moins d’attention sont placés plus loin. Les secteurs sont définis par des influences environnementales extérieures, comme le vent, le soleil et l’eau, qui peuvent influencer le placement de certains éléments du design.

7. Climat et microclimats : Quel est le climat général de votre région ? Existe-t-il des microclimats sur votre terrain ? Par exemple, un mur orienté au sud peut créer un microclimat plus chaud, idéal pour certaines plantes.

Nous avons beaucoup de murs en pierre ou en parpaings (enduit) et l’idée est de nous en servir comme les jardiniers-maraîchers parisiens pour y faire pousser des plantes (comme la vigne) ou des arbres fruitiers.

8. Caractéristiques naturelles et artificielles : Notez toutes les caractéristiques existantes, comme les arbres, les bâtiments, les clôtures, les pentes, etc. Ces éléments peuvent influencer votre design. C’est fait ! 🙂

En observant attentivement et en prenant des notes détaillées, vous obtiendrez une compréhension approfondie de votre site, ce qui vous aidera à créer un design en permaculture qui travaille avec la nature plutôt que contre elle.

Etape 2 : Dessiner

Dessinez une carte de votre jardin, en indiquant les éléments permanents (comme les bâtiments ou les arbres existants) et tout ce que vous avez pu apprendre en reprenant point par point l’étape n°1.

Tout est prêt désormais afin de travailler sur la conception et le design en permaculture de votre jardin ! Ce sera le sujet d’un prochain article en prenant l’exemple de notre jardin.

En attendant, en bonus afin que vous vous rendiez mieux compte de notre projet, la vidéo ci-dessous de notre terrain. J’espère que ça vous plaira ! 🙂

@ très vite pour la suite de notre aventure sur l’île de Beauté !

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