Il existe des grands principes d’un design en permaculture et vu leur importance dans le succès d’un projet, ils sont largement détaillés dans les ouvrages de la Ferme du Bec Hellouin www.lafermedubec.com par exemple.

Par contre, on se retrouve constamment ramené à la réalité du terrain, de son terrain. De l’état de son sol notamment, de l’environnement, des accès à la matière organique, à l’eau, les accès tout court au terrain ou à son jardin…et surtout nous sommes ramenés aux objectifs (personnels, économiques…) précis qui sous-tendent ce projet.

Un projet de vie

Depuis quelques années, je m’intéresse à tendre vers plus d’autonomie alimentaire et/ou l’autosuffisance. Cela remonte bien avant le COVID. Je dirais 2015, un peu avant notre départ de Nouvelle-Calédonie. En revanche, cette crise sanitaire n’a fait que renforcer cette motivation. Je me sens un peu moins seul depuis. Surtout en voyant certaines personnes se battre dans les magasins pour du PQ 🙂

En 2015, je m’intéressais au parcours de Pierre Rahbi et la création de l’association Colibris https://www.colibris-lemouvement.org/ afin d’accompagner les porteurs de projets d’Ecolieux. J’avais même participé à un MOOC gratuit sur le sujet pendant notre voyage au long cours autour du monde.

Je me souviens que la notion et la mise en pratique de la gouvernance était essentielle. A ce moment là, elle était régulièrement à l’origine de problèmes dans la gestion des écolieux.

Ou aussi des couples qui se séparent lors de changement de vie radicaux. En l’occurence, lorsqu’ils se dirigent vers des métiers qui, hormis la quête de sens au regard des « bullshit job », dépendent autant des conditions climatiques, de la règlementation, de l’administration et où malheureusement le taux de suicide est considérable parmi les agriculteurs.

Le couple se doit d’être costaud pour tenir dans des telles conditions.

De dirigeant d’entreprises à vigneron

Dans notre cas, c’est un projet de vie entièrement partagé entre Estelle et moi et, bien sûr, nos 2 grands garçons étudiants sur le continent (comme on dit en Corse) ou en métropole (comme on dit en Nouvelle-Calédonie).

Ce nouveau changement de vie pour l’ancien dirigeant de plusieurs d’entreprises que j’ai été ces 15 dernières années avec des dizaines de salariés est entièrement assumé. Même si ce n’est pas simple parfois vu l’image que cela renvoie dans un monde qui est toujours majoritairement construit autour de l’argent.

Normalement, lorsqu’on décide d’embrasser ce type de projet de vie, ce n’est pas vraiment pour l’argent. Je tiens à préciser que je n’ai rien contre l’argent…bien au contraire. J’aime le confort que l’argent peut procurer et surtout les projets que cela permet de réaliser.

En fait, ce qui m’intéresse, c’est de réussir ma vie, notre vie. Pas forcément réussir dans la vie. Par conséquent, c’est une vision plus globale qu’uniquement l’aspect pro. A ce propos, j’avoue que j’ai un peu de mal avec les personnes qui vous demandent immédiatement lors d’une première rencontre ce que vous faîtes dans la vie, bref, votre job. Régulièrement, je réponds, je cherche à être heureux…bizarrement, il y a souvent un léger flottement 🙂

Les agriculteurs sont essentiels à notre souveraineté

Une rapide mise au point à ce propos avant de rentrer dans le vif du sujet du design en permaculture.

Je suis convaincu que le métier d’agriculteur doit être « sanctuarisé« . Je m’explique.

Ce sont quand même eux qui sont censés nous nourrir ! Et c’est pour cela que ce serait normal qu’ils gagnent normalement leur vie, voire très bien. Ce qui n’est largement pas le cas aujourd’hui.

Mis à part les vignerons (pas tous bien sûr) mais que nous ne pouvons pas considérer être stricto sensu dans la même situation que les autres agriculteurs. Même si la concurrence internationale est rude autour de ce produit transformé, la réputation du vin Français n’est plus à faire. Et le prix de leur production n’est pas fixé par les cours mondiaux comme pour les céréales par exemple.

Quitte à subventionner autant ce métier par la PAC par exemple, autant que les agriculteurs deviennent des fonctionnaires. Cela peut parait surprenant comme idée ? On a estimé que l’éducation de nos enfants était essentielle alors les profs sont devenus des fonctionnaires. Et la santé de nos enfants alors ?

Pas obligé que tous les agriculteurs deviennent des fonctionnaires mais on pourrait imaginer une partie. Celle qui serait justement stratégique au pays.

Bon, ça s’est dit ! 🙂

Après l’état des lieux, la conception ou design en permaculture

Dans un autre article du blog, j’aborde la manière de réaliser un état des lieux avec l’exemple de notre futur jardin en permaculture en Corse. C’est parti pour la conception ou le design en permaculture !

Comme nous sommes dans une démarche globale, holistique, c’est bien de mettre à plat les motivations d’aller vers ce type de projet.

Dans notre cas, sans aucun dogme et jugement particulier, nous souhaitons nous inspirer des meilleures expériences que nous pouvons découvrir autour de nous pour nous motiver et nous former à réaliser notre projet de tendre vers l’autonomie alimentaire. Le tout dans un lieu de toute beauté qui nous permet d’avoir d’autres activités essentielles à des compléments de revenus notamment et aussi du fait de nos caractères respectifs.

Planification

Dessinez une carte de votre jardin, en indiquant les éléments permanents (comme les bâtiments ou les arbres existants), puis commencez à planifier où vous voulez placer les éléments de votre jardin. Gardez à l’esprit les principes de la permaculture, comme l’utilisation efficace de l’espace et la création de systèmes qui imitent les écosystèmes naturels.

1. Dessinez une carte de base : Commencez par dessiner une carte à l’échelle de votre terrain, en y indiquant tous les éléments existants tels que les bâtiments, les arbres, les chemins, les zones d’eau, les zones d’ombre, etc. Cette carte vous donnera une vue d’ensemble de votre espace et vous aidera à planifier où vous voulez placer les nouveaux éléments.

2. Identifiez vos besoins et vos désirs : Faites une liste de tous les éléments que vous souhaitez inclure dans votre jardin. Cela pourrait inclure des arbres fruitiers, des zones de compostage, des zones pour les animaux, des espaces de détente, etc. Notez également vos besoins spécifiques en matière d’accessibilité, d’entretien, etc.

3. Planifiez en fonction des zones et des secteurs : En permaculture, on utilise le concept de zones et de secteurs pour organiser l’espace. Les zones sont numérotées de 0 à 5, avec la zone 0 étant la maison et la zone 5 étant la nature sauvage.

Placez les éléments qui nécessitent un accès fréquent dans les zones proches, et ceux qui nécessitent moins d’attention plus loin. Les secteurs sont définis par des influences environnementales extérieures, comme le vent, le soleil et l’eau, qui peuvent influencer le placement de certains éléments du design.

4. Prenez en compte les relations entre les éléments : Essayez d’organiser les éléments de manière à ce qu’ils travaillent ensemble. Par exemple, vous pourriez placer vos lits de compostage à proximité de vos lits de légumes pour faciliter l’ajout de compost. Ou vous pourriez placer des arbres de manière à fournir de l’ombre à des plantes qui en ont besoin.

5. Dessinez votre plan : Une fois que vous avez décidé où vous voulez placer vos éléments, dessinez-les sur votre carte. Utilisez des symboles pour représenter différents éléments et écrivez des notes au besoin.

6. Planifiez la mise en œuvre : En fonction de l’ampleur de votre projet, vous voudrez peut-être mettre en place votre jardin en plusieurs étapes. Établissez un calendrier pour la mise en œuvre de chaque élément de votre plan.

N’oubliez pas que votre plan n’est pas gravé dans la pierre. La permaculture est un processus d’apprentissage et d’adaptation. Il est probable que vous devrez apporter des modifications à votre plan à mesure que vous mettez en place votre jardin et observez comment il fonctionne.

A titre d’exemple, ci-dessous, une première version de notre design. Il y en aura forcément d’autres, plus précises, plus détaillées. Nous sommes sur un premier schéma de principe qui nous a permis de rencontrer un maraîcher du coin qui pourrait nous aider sur la mise en route de notre jardin.

Notre projet idéal sur 1 500 M2 de surface

Sur la base de l’état des lieux, nous avons fait de notre mieux afin de mettre en pratique les préconisations de Jean-Martin Fortier, le jardinier Maraîcher et la Ferme du Bec Hellouin : Small is beautiful ! 🙂

Les grandes principes de notre projet sur les 3 ans à venir, hormis de recréer de la biodiversité, prendre soin du sol etc…sont notamment de créer une mini forêt Jardin (avec de la vigne bien sûr), un verger maraîcher vu qu’il y a déjà un verger existant avec des arbres fruitiers comme des citronniers, orangers, figuiers etc…une serre, une mare (ou un bassin naturel) et un poulailler pour les oeufs, le compost et laisser gambader les poules dans le jardin.

Accès à l’eau et à la matière organique

Pour un projet de ce type, l’accès à l’eau est essentiel. Pour le moment, nous n’avons pas accès à la source qui longe notre terrain comme nous l’imaginions.

Nous allons devoir nous adapter en cherchant des solutions de récupération et de stockage de l’eau essentielle à ce type de projet.

Si nous voulons enrichir notre sol qui est la base pour que les plantes puissent se nourrir par elles-mêmes, nous devons avoir accès à de la matière organique pour les paillages le compost etc…

Ce sont des sujets prioritaires sur lesquels nous travaillons. Notamment via les buttes en permaculture qui nécessitent moins d’eau que du maraichage classique mais du coup beaucoup de matière organique.

Une idée serait de partir plutôt sur un micro-vignoble en agro-écologie car la vigne nécessite moins d’eau que la maraîchage. On joue un peu sur les mots mais au lieu d’avoir de la vigne sous forme de treille et dans la mini forêt jardin, on verrait plutôt quelques centaines de mètres carrés en haute densité (sous forme d’échalas) afin de produire en quantité (et qualité) sur peu de surface.

Il y aura toujours du maraichage, des arbres, des sols couverts, peu de labours, du petit élevage etc…car c’est le principe d’un vignoble en agro-écologie. On s’adapte ! 🙂

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