La nature, une source continuelle de joie

Alexandre Lacroix

Après avoir écrit un article « La beauté sauvera le monde » dans lequel j’explique le bien-être que la nature nous procure, un de mes frères (Jean-Yves) m’envoie ce matin un lien vers cet interview de Michel Le Van Quyen, neuroscientifique, qui parle des découvertes qui viendraient à démontrer scientifiquement ses bienfaits. J’ai vraiment apprécié ces presque 50 minutes de vidéo.

Son livre s’intitule Cerveau et Nature « Pourquoi nous avons besoin de la beauté du monde » Si ce n’est pas un signe ça ! 🙂

Après une introduction sur la biophilie et un clin d’oeil à Estelle, vous trouverez ci-dessous les idées fortes sous forme de notes. En gardant à l’esprit l’idée de se faire du bien lorsqu’on est dans son jardin 🙂

La biophilie

Selon Edouard Wilson https://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Osborne_Wilson, grand naturaliste, notre cerveau a évolué sur des millions d’années en harmonie avec la nature.

Edward O. Wilson a développé la théorie de la biophilie dans les années 1980. La biophilie est l’idée selon laquelle les êtres humains ont une affinité naturelle et innée pour les autres formes de vie et pour les environnements naturels. Wilson soutient que cette affinité est le résultat de notre évolution en tant qu’espèce.

Selon Wilson, notre connexion avec la nature est profondément enracinée dans notre histoire évolutive. Pendant des millions d’années, nos ancêtres vivaient en étroite relation avec la nature, dépendant d’elle pour leur survie. Cette dépendance a influencé le développement de nos sens, de nos émotions et de nos comportements.

Wilson soutient que la biophilie se manifeste de différentes manières chez les individus. Par exemple, nous sommes généralement attirés par les paysages naturels, tels que les forêts, les montagnes et les plans d’eau. Nous apprécions également la présence d’animaux et de plantes, et nous ressentons souvent un sentiment de bien-être en leur compagnie.

La biophilie peut également avoir des effets bénéfiques sur notre santé mentale et physique. Les études ont montré que la présence de la nature peut réduire le stress, améliorer la concentration, favoriser la guérison et augmenter notre bien-être général.

Les travaux d’Edward O. Wilson ont eu une influence significative dans de nombreux domaines, notamment l’architecture et la conception urbaine. C’est la qu’un nouveau lien se crée naturellement avec le blog d’Estelle car c’est son premier article ! 🙂 https://apprendre-a-decorer-autrement.com/en-harmonie-avec-la-nature-grace-a-la-decoration-biophilique/

On Human Nature » (1978) – Ce livre a valu à Edward O. Wilson son premier prix Pulitzer en 1979 (le second traite des fourmis. Peut-être que Bernard Werber s’en est inspiré :-). Il explore les bases biologiques du comportement humain et examine les similarités entre les comportements humains et animaux.

L’erreur de Descartes

Nous ne sommes pas séparés de la nature. Nous avons la nature en nous :

  • Dans notre corps : Le microbiote : 50 000 milliards d’organismes vivants. 50 000 milliards de cellules.
  • Nous sommes une sorte d’être hybride en connexion avec la nature. Où se situe finalement la limite ?

Nos 5 sens en éveil

Au Japon, dans les années 80, des études épidémiologiques sont réalisées sur le stress suite à des morts au travail (les Karōshi) https://fr.wikipedia.org/wiki/Kar%C5%8Dshi d’un arrêt cardiaque ou d’AVC. Le culte de la forêt est né :

  • Nous sommes des êtres naturels. Dans la nature, on se ressent vivant avec nos ressentis polysensoriels. D’oú le développement au Japon des bains de forêt ou Shinrin-Yoku https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2018/04/22/le-bain-de-foret-comme-therapie_5288892_4497916.html
  • L’atmosphère des forêts et ses fortes odeurs de pins par exemple est un moyen pour les arbres de se protéger de certains bactéries ou champignons. Ces odeurs ont un effet bénéfique sur des bactéries chez l’homme. Après 6h de balade en forêt, au bout de 2 jours, on a une augmentation de nos cellules immunitaires de plus de 50% et l’effet de ces odeurs dure environ un mois ! Cela nous protège de certains infections.

La proximité de l’océan ou de la mer

  • Le contact liquide : se laisser flotter dans l’eau.
    • Expérience spirituelle de la nature : expérience océanique de perdre ses limites corporels.
    • Une sorte de souvenir de notre vie intra-utérine.
  • Le rythme des vagues :
    • analogie avec les vagues de notre cerveau (activité électrique) : environ une grande vague toutes les 10 secondes.
    • Synchronisation de nos activités cérébrales avec certains stimulus sonores (les comptines, les tambours aussi pour entrer en transe par exemple)
  • Des effets similaires à la méditation car cela permet d’entretenir ou de régénérer l’aspect attentionnel du cerveau.

La beauté des couleurs

  • La couleur bleue a un effet très fort sur l’organisme. Nous sommes très sensibles au bleu.
    • L’hygiène de la lumière naturelle. L’heure bleue : effet très fort sur l’esprit. La lumière de l’aube est particulièrement efficace.
    • Lorsqu’on regarde la mer, l’océan, la couleur bleue favorise la mélanopsine qui est y sensible notamment dans la régulation de notre rythme naturel (circadien) et cela aide à notre concentration, clarté.

Pour Yves Klein, le bleu est la couleur de l’infini : expérience en soi de l’infini

« Les couleurs sont le lieu de rencontre entre le cerveau et l’univers » : Paul Cézanne.

L’impact sur nous : La restauration de l’attention

L’hypothèse de la restauration de l’attention : Etude en 2010 : Nous passons 50% de notre temps à penser à autre chose que ce que nous sommes en train de faire. La plupart du temps, ce sont des pensées négatives : on rumine !

  • La variété des couleurs, les textures multiples dans la nature : nous sommes attirés par cette richesse.
  • Elle invite notre attention et évite de ruminer. C’est ce qu’on appelle la restauration de l’attention

Etude Barcelonaise en 2015 :

  • Mémoire de travail meilleure pour des enfants qui étaient le plus exposés à la nature.
  • Cela correspond à des micro-expériences restauratrices :
    • L’esprit fait une pause, sort de la rumination.
    • Un mécanisme de régénération se met en place et une récupération de l’attention du cerveau.

Bêcher la terre rend heureux

Yes ! 🙂

Lorsqu’on travaille la terre, des bactéries (Mycobacterium vaccæ) rentrent par la peau (on les respire aussi), s’intègrent dans notre microbiote et participent au développement de cellules de sérotonine, l’hormone du bonheur, dans notre cerveau. La frontière finalement avec notre flore microbienne est assez étroite.

Le cerveau est végétal

Selon Michel Le Van Quyen, nous pourrions plutôt faire une analogie entre le cerveau et le végétal plutôt qu’un ordinateur par exemple. Pour lui, c’est un véritable arbre de vie.

Le fait aussi que contrairement à une croyance, nous perdons des neurones régulièrement alors qu’en fait nous en créons en permanence, des chemins neuronaux comme des racines finalement. C’est très philosophique tout ça 🙂

Croiser le regard d’un animal

  • Avec un animal sauvage : Lorsque que les regards se croisent. Il y a un peu d’effroi mais il y a aussi un partage.
  • Avec les animaux domestiques : il y a une partage avec une autre espèce.
    • Les cellules miroirs qui normalement s’activent entre même espèce s’activent également lorsqu’un animal est à proximité.
    • Au niveau hormonal aussi. Le regard de l’homme et du chien se croise : l’hormone de l’ocytocine (l’hormone de l’attachement) s’active chez nous mais aussi chez le chien. C’est le partage de quelque chose de commun. Le Vivant.

Je confirme que nous ressentons tous les jours cette connexion avec notre super Golden Rio ! 🙂

On est gaga de notre chien. On assume 🙂

En tous cas, cet interview d’un neuroscientifique si sensible me donne très envie de lire son livre, pas vous ? 🙂

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