Pourquoi ?

La quête de l’autonomie

En regardant un extrait de l’émission « C ce soir » ci-dessous, j’ai découvert la journaliste Laure Noualhat qui parle de 300 000 jeunes en France qui ont décidé de bifurquer pour se mettre au vert, construire une maison écologique et viser l’autonomie alimentaire, de déplacement, énergétique et numérique.

La quête de l’autonomie est le graal pour cette tranche de la population qui a le dernier rapport du Giec et un possible effondrement en fond de regard. C’est un choix de vie qui s’opère dans la joie. C’est un renoncement à des carrières prometteuses ».

C’est exactement ce que je ressens, ce que nous ressentons avec Estelle, ce qui nous fait vibrer et guide nos choix depuis des années…hormis le fait que nous avons passé la cinquantaine ! 🙂

Amour, Nature et Potager

C’est dans une autre émission radio cette fois-ci (sur France bleue) dont le thème était « De quoi a-t-on réellement besoin pour être heureux? » que j’ai entendu la même journaliste répondre « Amour, nature et potager » et j’ai adoré. Cela résonne tellement en moi.

D’où la création de ce blog qui accompagne mon nouveau défi d’autonomie alimentaire en Corse avec comme « avatar » sur les réseaux sociaux : le jardinier vigneron.

On est bien loin du Directeur Général associé de plusieurs sociétés en Nouvelle-Calédonie dans l’immobilier http://www.tropic.nc qui aurait pu choisir de continuer « tranquillement » dans un contexte que je connaissais très bien.

Notre installation dans le Pacifique en 2000 était déjà un choix. J’en parle sur notre site commun avec Estelle http://www.designerdebonheur.com et notre départ fin 2015 aussi quoiqu’il arrive.

En effet, j’avais prévenu plusieurs années auparavant mon premier associé lorsque nous n’étions que tous les deux. Puis, j’ai continué, tout au long de la création des sociétés autour des projets immobiliers que nous concevions et réalisions de A à Z pour le compte de clients.

En 2015, à la tête d’une quarantaine de salariés et l’équipe dirigeante s’étoffant avec heureusement l’arrivée du fils de mon premier associé (dans le cadre mon départ programmé), j’aurais finalement pu opter pour une certaine « facilité ».

Rester avec tous les avantages inhérents à ce type de poste (+ de 10 000 Euros nets par mois, les dividendes, la voiture de fonction…) à condition bien sûr que les entreprises continuent de prospérer et maintenir les équilibres financiers.

Actuellement, la situation économique est plus tendue sur le territoire mais mes anciens associés l’appréhendent au mieux.

Idem pour Estelle, qui après une superbe carrière Marketing-Communication dans le secteur des télécoms (SFR, Alcatel) et quelques années dans le staff de l’organisation des Jeux du Pacifique en 2011 s’est reconvertie juste après en architecte d’intérieur. Vous pouvez la retrouver sur son blog http://www.apprendreadecorerautrement.com

Le renoncement

Un renoncement oui mais un renoncement choisi. Dans l’amour et la joie 🙂 Nous l’avions décidé des années auparavant. Aucun filet de sécurité, assumé.

En effet, cela faisait partie de notre « énoncé de mission de vie » que nous avons écrit alors que nous n’avions que 25 ans suite à un accident de voiture qui aurait dû être mortel pour moi après plusieurs tonneaux, sans ceinture et alcoolisé.

A l’hôpital, j’ai compris à ce moment là que cet accident était une chance de tout mettre en oeuvre pour écrire et réaliser mes rêves, nos rêves. C’est ce que nous avons fait fin 2000 en partant pour la Nouvelle-Calédonie. Puis fin 2015, en partant de Nouméa pour un tour du monde en famille pendant deux ans. Un lien puissant nous unit désormais avec nos 2 garçons.

Enfin, fin 2022 après 5 ans à Biarritz, en nous installant en Corse dans le cadre de mon rêve de devenir Jardinier Vigneron sur une île. Les îles sont ancrées en nous…

Comment ?

La sobriété heureuse

Lorsque nous étions en Nouvelle-Calédonie, j’ai profité d’être dans l’immobilier afin d’investir peut-être un peu plus que de raison dans des projets immobiliers. Il faut dire que tout s’était arrêté après « les évènements » des années 80 et la reprise fut fulgurante tant les besoins de logements étaient importants.

Les processus de défiscalisation aidèrent beaucoup à monter les projets. Les banques suivaient. Des années d’un intense développement économique jusqu’à ce que cela s’enraye lorsque les échéances institutionnelles autour de l’indépendance du territoire se rapprochèrent (premier référendum en 2018).

Même si nous étions sur place en 2018 et 2019, nous étions partis quelques années auparavant à la recherche d’une vie plus sobre, heureuse autour de l’amour, la nature et le potager 🙂

Pour cela, nous avons vendu la maison à Nouméa que nous avions achetée et rénovée pendant plusieurs années. Cela nous a fait un pécule pour notre voyage familial autour du monde. Cela nous a laissé aussi le temps de voir venir lorsque nous sommes arrivés sur Biarritz fin 2017.

Nous avons décidé de vendre également d’autres biens immobiliers locatifs dans lesquels nous avions investis sur le territoire et pour lesquels nous nous étions endettés. Cela nous a permis de financer l’achat de notre résidence principale à Biarritz en août 2019.

Nous l’avons entièrement réhabilitée. Quel pied de réaliser ce projet ensemble avec ma chérie 🙂 En pleine crise sanitaire et nous l’avons revendue fin 2021. Nous avons eu de la chance que la marché soit porteur à ce moment là avec des conditions de financement encore favorables pour les acheteurs.

Marchand de biens ? Coliving ?

Forcément, la plus-value réalisée sur cette maison en si peu de temps nous a interrogée. Nous avions d’excellents contacts avec les agences sur place, les banques, les apporteurs d’affaires etc…S’installer en tant que marchands de biens était une option.

La crise du logement au Pays Basque aussi nous a particulièrement touchée. Avec nos deux garçons, nous avons dû quitter deux étés de suite notre logement pour laisser la place aux touristes. D’où l’idée de développer des projets en coliving. On croit beaucoup à ce concept qui s’ouvre à différentes générations, se spécialise et surtout s’est terriblement professionnalisé ces dernières années.

Puis, la vie m’a rappelé à son bon souvenir. Mon papa s’est fait opéré d’un double pontage. Tout s’est bien passé mais cela m’a à nouveau fait comprendre que la vie peut-être surprenante et qu’il vaut mieux faire ce qui nous fait vibrer plutôt que d’attendre le meilleur moment…qui n’existe pas 🙂

Bac pro vigneron !

Je suis reparti sur les bancs d’école. Enfin, pas vraiment car j’ai passé ce bac pro « viti-vinicole » par correspondance 🙂

Les études au CNEAC http://www.cneac.fr, les stages, le logement etc…ont été financés sur fonds propres. Tout comme notre installation en Corse il y a quelques mois maintenant.

Mon idée, créer un micro-vignoble dans notre jardin 100% naturel à côté d’une partie en maraîchage, un verger, une mini-forêt jardin etc..

Quelquefois, j’ai quelques coups de stress lorsque j’entends parler des faillites de banques aux US. Je croise les doigts afin que cela n’arrive pas en France ou en Europe alors que tous les voyants sont au rouge depuis bien longtemps…Too big to fail ? Vraiment ?

Evidemment, j’essaie de m’organiser au mieux en « bon père de famille » afin de sécuriser notre épargne. Mais comme il n’y a pas de baguette magique…

Il y a quelques années, je n’aurais imaginé écrire ces quelques lignes qui traduisent mon anxiété au regard de la situation climatique et surtout d’un possible effondrement tant nos « élites » sont hors sol.

Le point positif de ce potentiel effondrement serait qu’après le choc, nous serions obligés d’être solidaires pour reconstruire une société plus juste et plus bienveillante les uns envers les autres (c’est ce qu’avait fait le Conseil National de la Résistance après la seconde guerre mondiale https://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil_national_de_la_R%C3%A9sistance). Par contre, je trouve vraiment dommage qu’on doive éventuellement en passer par là pour comprendre.

Surtout que la population dans son ensemble cherche globalement à vivre en intelligence les uns avec les autres. Encore une fois, celles et ceux qui sont censés dirigés le pays ne le font pas.

Si c’était le cas, nous serions heureux de participer à une vision, un projet qui nous souderait pour les 25 ans à venir par exemple. Malheureusement, aucun politique n’est plus capable de se projeter à ce délai…

Alors, comme nous l’avons toujours fait avec Estelle, nous ne comptons que sur nous-mêmes pour vivre notre vie et construire le monde que nous voulons voir dans le futur : numérique et écologique.

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