Le passage symbolique des 50 ans a confirmé un doux rêve qui sommeille en moi depuis longtemps : devenir vigneron.
A mes amis et anciens associés en Nouvelle-Calédonie, je leur ai souvent dit que c’était la seule chose qui aurait pu me faire quitter le territoire et ne pas y revenir suite à notre voyage familial autour du monde en 2016 et 2017. C’est chose faîte ! 🙂
Et pourtant, je parle souvent autour de moi de ce « fou de bourguignon » qui a réussi à faire du vin en Polynésie sur l’atoll de Rangiroa http://www.vindetahiti.com Alors pourquoi pas en Nouvelle-Calédonie ? Il me semble qu’il y a eu des tentatives. Il faudra que je creuse le sujet car je finirais bien ma vie par là-bas, tout nu, tout bronzé avec ma chérie 🙂
Le rêve de participer aux deux vendanges par an, en pirogue ! Par contre, il faudrait peut-être que je pense à le goûter ce vin. Aurais-je peur d’être déçu ? Après 25 ans d’effort, il me semble que le pari a été relevé de faire un vin digne de ce nom.
C’est peut-être pour prolonger encore un peu le mystère autour de ce vin polynésien.
Je suis peut-être aussi un peu nostalgique des séjours avec Estelle en Polynésie quand elle y travaillait pour le développement de la téléphonie mobile (Tiki Phone). Je me souviens que nous y étions allés avec Hugo tout petit.
Les motivations de ma reconversion
Pourquoi le vin, pourquoi la vigne, pourquoi vouloir devenir vigneron ou plutôt un paysan vigneron ?
Tout d’abord, c’est la convivialité autour de ce breuvage qui m’a marqué. Je crois que mes plus beaux souvenirs tournent autour d’une bande de potes avec des bonnes bouteilles de pinard et des franches rigolades…notamment pendant nos plus de 15 ans en Nouvelle-Calédonie.
Plus jeune, étudiant, j’ai ce genre de souvenirs aussi mais plutôt avec du whisky coca 🙂
Avec le stress du boulot, je crois que j’ai un peu abusé en terme de quantité de vin lors de soirées festives et je le « paie » maintenant. Tant mieux si je supporte moins l’alcool. Cela me permet d’être plus sélectif. Je redécouvre aussi la bière que j’ai appréciée en Calédonie. Ah la fameuse Number One et la Mantra…
La chimie dans le vin
Par contre, je pense que c’est un mal pour un bien afin de me faire réfléchir sur ce que je buvais. Maintenant que j’ai décidé de me reconvertir, pendant un moment, c’est la chimie dans la viticulture (les intrants, les pesticides…) qui m’a rebuté et également dans la vinification avec les quantités de soufre autorisé.
Un jour, un vigneron en biodynamie m’a dit que je n’avais pas forcément mal au crâne parce que j’avais bu trop de vin mais plutôt par rapport au type de vin que je buvais. Cela a été un véritable déclic !
Depuis je ne cesse d’explorer autour des vins les plus respectueux de l’environnement, de la nature, de la terre et de celles et ceux qui le boivent.
L’aspect paysan vigneron me parle dans le sens où je suis convaincu que nous devons nous intégrer dans un écosystème (le climat, le sol, les arbres etc…) et que nous arrivons aussi au bout d’un système qu’est la monoculture.
Pour les vignerons en place, face au défi climatique, la difficulté est la rapidité des changements et leur intensité au regard de leur capacité d’adaptation. Peut-être que de ne pas être issu du milieu viticole avec un domaine à reprendre va me permettre d’avoir des pratiques plus adaptées aux enjeux climatiques. Après la théorie, on verra dans la pratique ! 🙂
Sortir de sa zone de confort
Alors que j’aurais pu rester dans un métier que je connais bien (la conception de projets immobiliers de A à Z) et après une belle opération à Biarritz d’achat revente de notre maison en fin 2021, quoique de plus évident que de continuer en tant que marchand de biens notamment avec l’explosion des prix au Pays Basque et la reconversion d’Estelle il y a plus de 10 ans en architecte d’intérieur ?
On a regardé de près mais j’avoue que l’excitation ou l’adrénaline que j’ai pu ressentir à Nouméa lorsque nous avons organisé, au sein de http://www.tropic.nc, des projets immobiliers représentant des centaines de logements, n’y était plus. J’ai peut-être atteint aussi un seuil de tolérance au stress. Il faut dire que ces 15 années en Nouvelle-Calédonie ont été incroyablement intenses.
Avec Estelle, on s’est dit que nous pouvions apporter notre pierre à l’édifice à propos de l’énorme problème de logement sur la Côte Basque et réaliser des opérations de co-living type https://www.livecolonies.com/. Après un étude de marché, la rencontre d’acteurs locaux (banque, promoteurs, propriétaires fonciers…) et des dizaines de visites de biens potentiels, nous nous sommes rendus à l’évidence que l’envolée des prix sur Biarritz limitaient fortement les équilibres financiers à moins de faire un gros projet (type des centaines de chambres) comme Babel Community sur Montpellier ou Marseille.
Pour cela, il fallait entamer une démarche de recherche d’investisseurs. Nous avons bien réfléchi. Avions-nous réellement envie de repartir à fond dans une activité de ce type ?
Aussi, mon père s’est fait opéré d’un double pontage à 82 ans. Associé au passage de mon demi-siècle, les deux ans de Covid, la révolution qui arrive dans la vigne tout comme dans l’agriculture afin de retrouver des sols vivants, on s’est dit que c’était le moment de réaliser ce retour à un plus grand respect de la nature qui nous entoure notamment par le vin.
Il faut dire aussi que nous avons eu un énorme coup de coeur pour la Corse. On s’y sent aussi bien qu’en Nouvelle-Calédonie. Alors c’est parti pour une nouvelle tranche de vie sur l’île de Beauté !
Avant cela, il a fallu que je trouve une formation pour apprendre un minimum sur le vin. Après de nombreuses recherches, je n’ai pas trouvé grand chose hormis de repasser un bac. C’est en cours avec le CNEAC et l’examen en juin prochain (2022). En effet, l’idée est de bien comprendre comment faire un bon vin plutôt que de racheter des parts d’un domaine sans vraiment savoir comment ça se passe. Grâce à http://www.terrahominis.com, j’ai investi dans des vignobles qui m’ont accepté en stage. Ouf !
Premier stage d’un mois au http://www.domainegayda.com en septembre 2021 pour les vendanges, le tri et la vinification. Le second au https://domaine-obriere.fr/ pour la taille de la vigne et le troisième en mars en Corse chez Patricia et Jean-Baptiste qui m’accueillent chez eux du côté de Patrimonio dans le cadre de leur reconversion également. Merci d’avance et Vivement !