La genèse de notre projet

Les îles, notre ADN

Les prémices remontent à notre installation en Nouvelle-Calédonie en novembre 2000. Quelques années avant, je me souviens d’une discussion avec Estelle sur une plage de sable noir à la Réunion (Estelle y a passé son adolescence). Après une déclic suite à un accident de voiture qui aurait dû être mortel, nous voulions une vie qui nous ressemblait plus. Plus proche de nos valeurs et de nos rêves. Loin des stéréotypes « métro, boulot, dodo ».

Pendant ces 15 ans sur « Le Caillou » au bout du monde, alors que nous avions un mode de vie à l’occidental, lorsque nous allions en tribu le temps d’un week-end par exemple ou des vacances, nous étions frappés par l’accueil et la simplicité de nos hôtes mélanésiens.

En repartant, nous nous disions que leur mode de vie était on ne peut plus résilient et respectueux de la nature si généreuse et luxuriante sous ces latitudes. Et, en même temps, si loin du nôtre. Nos priorités habituelles revenant vite sur le devant de la scène, nous repartions à fond la tête dans le guidon à nos jobs respectifs.

Le Covid

20 ans plus tard, alors que nous vivions sur la Côte Basque, la crise sanitaire nous ouvre les yeux sur notre extrême dépendance aux camions qui livrent les magasins ne serait-ce que pour nous nourrir. Sur les réseaux sociaux, les vidéos de bagarres dans des rayons de supermarché nous font sourire et nous confirme aussi la fragilité de notre système.


Être libre

A ce moment là, nous avons repensé à la liberté que procure un potager ou un petit lopin de terre comme en Calédonie. Nous en avons démarré un dans notre jardin à Biarritz. Nous étions bien loin de l’autonomie alimentaire mais la grainé était plantée 🙂

Quelques tomates, fraises et framboises nous ont accompagné le temps de vendre la maison suite à l’énorme coup de coeur que nous avons eu pour la Corse. Encore une île ! 🙂

Nous avons ressenti une telle énergie notamment en Haute-Corse. Ajouté à cela de la vigne partout avec des vins excellents que nous avons découverts avec nos collègues vignerons. Bio et natures en plus.

Au final, nous aurons passé plus du temps à vivre sur une île qu’en métropole (comme on dit lorsque nous sommes en Calédonie) ou sur le continent (comme on dit lorsque nous sommes en Corse) 🙂

On pourrait nous dire que vouloir créer un jardin nourricier, comestible ne va pas forcément avec cette soif de liberté. La liberté de mouvement peut-être. En revanche, l’idée de produire tout ou partie de notre nourriture nous procure un vraie sensation de pouvoir, de puissance.

Peut-être qu’on idéalise un peu trop vu que pour le moment on ne produit pas grand chose mais notre souhait est bien de dépendre le moins possible des autres pour un des besoins les plus essentiels de l’être humain : boire et manger sainement.

Ci-dessous, une citation issue du livre « VIVRE A LA TERRE » de Perrine & Charles HERVÉ-GRUYER de la ferme du Bec-Hellouin

« J’ai compris très tôt qu’il fallait résoudre le problème alimentaire car, si vous faîtes pousser votre propre nourriture, vous devenez plus puissant, c’est à dire moins dépendant de ceux qui essaient de vous contrôler. En fait, je pense que cultiver ses propres aliments est l’une des choses les plus dangereuses à faire. Vous prenez un risque, celui de devenir libre« 

Jules Dervaes, fermier urbain à Pasadena, Californie

J’en profite pour vous joindre un extrait du best-seller de Jiddu Krisnamurti « le sens du bonheur » avec son approche de la notion de liberté et le fait de vouloir devenir quelqu’un…



Les racines familiales

Mes grands-parents paternels étaient agriculteurs en Lorraine. Je n’ai connu que ma grand-mère Cécile. Mon grand-père Louis est mort écrasé par son tracteur. Il semblerait qu’il n’avait pas toute sa tête à ce moment là. De fait, le sujet de l’alcool est un peu tabou pour mon père qui a connu le sien dans des états qui l’ont rendu violent. Et moi qui lui annonce des dizaines d’années plus tard que je veux devenir vigneron 🙂

En effet, le vin a été LE déclencheur de notre projet actuel. Même si désormais j’ai plus de mal à boire de l’alcool [c’est sûrement l’âge ou un trop plein :-)], l’idée de produire le vin le plus vivant et naturel possible m’a motivé à passer mon bac pro viti-vinicole par correspondance en 2022.

Puis, du fait des nombreux reportages, conférences, documentaires etc.. j’ai réalisé que la monoculture ne pouvait pas s’inscrire dans le temps avec le changement climatique. Désormais, nous souhaitons développer une micro-ferme (moins d’un hectare) en permaculture avec de la vigne. Nous allons pouvoir démarrer ce projet prochainement sur un terrain de 1500 M2 autour de notre futur maison. Parfait pour apprendre. Puis nous chercherons un terrain agricole un peu plus grand.

L’avenir de nos enfants

Jardin d’Eden, Havre de paix, Jardin maraîcher, Mini Forêt-Jardin…autant de termes qui nous motivent à réaliser ce projet. Pour nous et aussi pour nos enfants. Même s’ils commencent à être grands (20 et 18 ans), on s’est dit qu’on pouvait faire notre part aussi pour eux et pour la terre qui nous accueille.

En plus, nous avons la chance d’avoir un accès à une source. Au moment où j’écris ces lignes, nos politiques semblent réaliser qu’il faut prendre soin de l’eau…ou alors ce ne serait que de la communication suite aux violences liées aux bassines chez certains agriculteurs ?

En tous cas, pour notre avenir et celui de nos enfants, nous devons être extrêmement attentifs à ce qui va être fait autour de l’eau. Certains pays (L’ Australie) ont introduit l’eau en Bourse. Bien sûr, les investisseurs s’y sont intéressés avec les dérives habituelles. Comme si les leçons sur le blé, l’orge, le cacao etc…avec les prix qui fluctuent selon l’offre et la demande internationale ne suffisaient pas !

https://youtu.be/xl98p9ck764



Article en partenariat avec Mid-Journey pour l’image principale de l’article


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