LA FORÊT-JARDIN – « Créer une forêt comestible en permaculture pour retrouver autonomie et abondance » – Le livre référence de Martin Crawford

J’ai craqué. Je l’ai acheté 🙂

Je parle de Martin Crawford dans un autre article et je suis tombé sur son livre à la FNAC de Bastia. Difficile de résister même si c’est tout de même un petit budget (35€). En le feuilletant, j’ai su qu’en plus des autres livres en ma possession, j’en aurai pour mon argent.

Tout comme le dit Charles Hervé-Gruyer de la ferme du Bec-Hellouin en Normandie http://www.fermedubec.com dans la préface, je suis convaincu que ce « nouveau » concept issu des zones tropicales a un avenir dans nos climats tempérés. Jardinier de la forêt…c’est beau ! 🙂

Peut-être que notre vie en Nouvelle-Calédonie m’influence mais j’ai une sensibilité particulière pour cette forêt qui sous les tropiques, ressemble à une jungle.

Qui est Martin Crawford ?

Martin Crawford est un expert en agroforesterie et en design de forêt-jardin. Il est le directeur du « Agroforestry Research Trust », une organisation à but non lucratif basée au Royaume-Uni, qui se consacre à la recherche et à l’éducation sur l’agroforesterie et les forêts-jardins. https://www.agroforestry.co.uk/

Il a été un des tous premiers à visiter la première forêt jardin en Europe créée dans les années 80 par Robert Hart à Wenlock Edge dans le Shropshire. Les 2 vidéos ci-dessous ne sont pas de la meilleure qualité mais on perçoit l’essentiel des principes de la forêt jardin selon lui. D’autant qu’il a démarré sur une surface de 500 M2 sans vraiment de connaissances et dans l’optique de subvenir à ses besoins en alimentation.

Martin Crawford s’est servi de cette base afin d’y amener son approche. Selon Rob Hopkins https://www.robhopkins.net/ qui a rédigé la préface de l’édition anglaise, c’est un bourreau de travail qui ne tarit pas d’éloges sur l’extraordinaire capacité de travail de Martin Crawford et la qualité de sa contribution quant à la compréhension du bon fonctionnement d’une forêt comestible ou food forest.

Cela me permet d’enchaîner sur la suite de cet article. Mon idée est de partager les 3 grandes parties de ce livre que je découvre tout en écrivant ces quelques lignes. J’apprends en même temps pour notre projet de jardin nourricier autour de notre maison. Nous aurons les clés dans quelques semaines maintenant. Vivement que je puisse faire les premières videos d’état des lieux du jardin, puis un avant-pendant-après, puis les différents projets qui viendront. Trop hâte !

En effet, dans le premier design que j’ai réalisé, j’ai prévu sur le terrain d’environ 1 500 M2 une mini-forêt jardin d’environ 300 M2 qui pourrait également nous protéger d’un vis à vis qui surplombe la maison. Il faudra un petit peu de patience mais c’est ça aussi la slow life ! 🙂

C’est parti pour la première partie dans cet article !

1 – Les forêts comestibles

C’est quoi une forêt comestible ?

Une forêt comestible, aussi appelée une forêt-jardin ou jardin domestique (car adjacent aux habitations dans certaines régions du monde), est un système de plantation conçu pour imiter la structure et la diversité des forêts naturelles, tout en produisant une variété de nourritures comme des fruits, des noix, des légumes, des herbes, du miel, et parfois même des protéines animales comme les œufs et le poisson (ou des poules et des canards dans les forêts-jardins chinoises par exemple).

Ce concept récent en Europe ou en Amérique du Nord (environ 25 ans) alors que les forêts comestibles existent depuis plus de 1000 ans sous les tropiques, est basé sur les principes de la permaculture (même si l’auteur précise dans son ouvrage que la forêt-jardin n’est pas de son point de vue issue de la permaculture…alors que c’est le sous-titre du livre :-)) qui visent à créer des systèmes agricoles durables et autosuffisants.

Voici quelques caractéristiques clés d’une forêt comestible hormis l’aspect esthétique et bien être :

  1. Diversité des plantes : Une forêt comestible comporte une grande variété d’espèces de plantes qui ont chacune différentes fonctions. Par exemple, certaines plantes peuvent fournir de la nourriture, d’autres peuvent enrichir le sol, d’autres encore peuvent fournir de l’ombre ou servir de support pour les plantes grimpantes.
  2. Stratification verticale : Les forêts comestibles imitent la structure verticale des forêts naturelles, avec plusieurs couches de végétation incluant les arbres de grande et moyenne taille, les arbustes, les plantes herbacées, les plantes rampantes et les plantes de couverture du sol.
  3. Permaculture : Les forêts comestibles sont souvent (mais pas systématiquement) conçues selon les principes de la permaculture, qui visent à créer des systèmes qui sont autosuffisants, durables et bénéfiques pour l’environnement. Elles ne nécessitent pas ou très peu l’utilisation d’énergies fossiles, séquestrent le CO2, stockent l’eau et peuvent assurer un rôle de « climatisation naturelle » selon si elles sont proches de lieux d’habitation. L’approche permaculturelle intègre également les êtres humains qui vivent sur place ou à proximité. C’est pourquoi la forêt comestible est adaptée à leurs besoins et, de ce fait, est unique à chaque projet.
  4. Plantes pérennes : La plupart des plantes dans une forêt comestible sont des plantes pérennes, qui vivent pendant plusieurs années. Cela réduit le besoin de labourer ou de replanter chaque année.
  5. Entretien minimal : Une fois qu’une forêt comestible est établie, elle nécessite généralement peu d’entretien. Les plantes sont choisies pour leur complémentarité, ce qui réduit le besoin de fertilisation artificielle, d’irrigation ou de contrôle des maladies.
  6. Durabilité : Les forêts comestibles contribuent à la biodiversité, aident à améliorer la santé du sol (en le couvrant en permanence), réduisent l’érosion, et peuvent aider à atténuer les effets du changement climatique en séquestrant le carbone.

C’est un système de production alimentaire qui peut être adapté à de nombreuses tailles et types de terrains, des petits jardins urbains aux grandes parcelles de terre rurales. C’est parfait pour notre projet puisque nous avons environ 1 500 M2 de terrain.

Est-ce possible d’en vivre tout comme le maraîchage par exemple ?

Dans le maraîchage actuellement, on perçoit une tendance de micro-agriculture bio intensive porté surtout par Jean-Martin Fortier et notamment son ouvrage best-seller « Le jardinier maraîcher » et dans une autre mesure par la Ferme du Bec Hellouin qui a réalisé des études sur plusieurs années avec l’INRAE notamment.

Pour les forêts comestibles, il y a un peu de moins de recul mais les premiers éléments semblent prometteurs à tel point que certains imaginent créer un nouveau métier pour ces jardiniers de la forêt : les sylvaniers.

Depuis 2016, la Ferme du Bec Hellouin réalise une étude sur le sujet, avec la participation de Martin Crawford, le monde est petit 🙂 Vous trouverez les premières données dans le fichier PDF ci-dessous.

En résumé, même si les premières données chiffrées dépassent celles du maraichage (en valeur créée par heure travaillée), le recul de trois ans semble trop court pour affirmer que la forêt-jardin puisse être un nouveau métier à part entière non adossé par exemple au maraichage par exemple.

En revanche, vu les enjeux liés aux changement climatiques et l’épuisement des ressources fossiles, nous avons grand intérêt à continuer de creuser cette « nouvelle » approche de l’agroforesterie. Cela tombe bien, nous allons la tester d’ici peu dans notre jardin 🙂

Et un bonus avec une vidéo You Tube sur le sujet 🙂

L’excellente chaîne l’ArchiPelle à laquelle je suis abonnée et qui traite de nombreux sujets autour notamment de l’autonomie. Bonne vidéo !

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