J’ai soif de liberté. Je veux être heureux dans les projets que j’entreprends et dans ma vie. Cela signifie que cela doit m’apporter du plaisir et du sens. C’est exactement ce que je ressens depuis que nous sommes installés en Haute-Corse après un énorme coup de coeur en découvrant l’île de Beauté en famille en été 2021.

Nous vivions pourtant sur la Côte Basque, à Biarritz qui rivalise de beauté. Nous arrivions de plus de 15 ans en Nouvelle-Calédonie et un tour du monde en famille. Alors sur cette île du bout du monde dans le Pacifique, « le Caillou », à plusieurs reprises j’avais dit à mon entourage que seul le vin pourrait me faire partir…pour mieux revenir un jour ?

Cet article a pour objectif de synthétiser les 6 premiers mois de notre projet de créer un vignoble en agroécologie en Corse et tendre au maximum vers l’autonomie alimentaire.

Un carnet de bord et un billet d’humeur

L’écriture de cet article ainsi qu’un documentaire sur un excellent vigneron dont j’ai oublié le nom qui tenait un carnet et enfin mon père qui écrit dans un cahier chaque année depuis qu’il est en retraite (1997) les évènements marquants dans sa vie m’a donné l’idée d’écrire un carnet de bord mensuel dans une rubrique dédiée de ce blog.

Mois après mois, année après année, je vais noter les éléments marquants et je l’espère accumuler de l’expérience avec des éléments factuels (météo, intempéries, plantations, intervention, maturité, date des vendanges, vinifications, récoltes pour le potager etc…). Cela devrait me permettre de limiter les erreurs et laisser un petit héritage pour celles et ceux qui prendront la suite un jour.

Selon l’actualité française et/ou internationale, je me permettrai d’inclure certaines informations et/ou un billet d’humeur sans filtre plus ou moins en lien direct avec le monde de l’agriculture. Dans une période où les minorités imposent leurs idées à la majorité notamment via les réseaux sociaux et où la liberté d’expression connait certaines limites du fait de ces mêmes minorités, cela va me faire du bien de m’exprimer en toute sérénité. Je vous invite à me répondre si vous le souhaitez dans les commentaires. Je me sentirai moins seul 🙂

En bas de cet article, j’ai commencé avec un premier billet d’humeur…SVP, soyez indulgent 🙂

Création du vignoble en agroécologie

Pourquoi avoir décidé de créer un vignoble en agroécolgie ?

La convivialité

  • Tout est parti de la convivialité que le vin procure lorsqu’il est partagé entre amis, en famille etc…Avec Estelle et nos deux grands gars désormais, nos meilleurs souvenirs se déroulent souvent autour d’un apéro, d’un repas à se marrer et à refaire le monde…C’est ce que nous avons vécu aussi en Nouvelle-Calédonie avec nos amis sur place qui sont en quelque sorte notre seconde famille.

Le retour à la terre

  • Pour la vigne et le retour à la terre, à la nature et à mes origines car mes grands-parents paternels étaient agriculteurs en Lorraine.
    • J’ai seulement connu ma grand-mère Cécile qui avait un oeil qui pétillait tellement en racontant le bonheur d’avoir eu 11 enfants (dont mon Papa) et nous posant des questions sur notre vie. A sa mort, on a découvert dans sa table de chevet, une magnifique prière pour la protection de ses enfants.
    • Mon grand-père était agriculteur et alcoolique. Il est mort d’un accident de tracteur en juillet 1965, plusieurs années avant ma naissance. Peut-être que ma reconversion a inquiété mon papa quelque temps mais je pense que cela n’a pas duré longtemps. Il était plutôt inquiet à propos de ce métier très difficile car dépendant de tellement de facteurs externes. Je l’ai rassuré en lui indiquant que nous serions quoiqu’il arrive sur un projet qui génère d’autres revenus. Nous n’avons pas vraiment le choix car si nous plantons des vignes en 2024, nous commencerons à récolter au mieux en 2027.
    • Je n’ai pas connu mes grands-parents maternels d’origine italienne. Ma grand-mère est morte lorsque ma maman était enceinte de moi et j’ai un souvenir d’avoir vu mon grand-père sur son lit de mort alors que j’était tout petit. Je suis très heureux d’avoir pu récupérer chez mes parents à Pérols sa faux qu’il a utilisé ainsi que ma maman. Je ferai une parution sur les réseaux avec 🙂
  • Peut-être que je fais tout ça pour partager avec mes enfants et mes petits-enfants un jour et qu’ils se rappellent du temps passé avec leur grand-père…ce que je n’ai pas connu.

Le retour à l’essentiel

  • Enfin, pour revenir à l’essentiel, à l’artisanat, à l’excellence, à la qualité via un micro-vignoble en agroécologie :
    • Une petite surface optimisée sur sol vivant avec des arbres fruitiers, de la polyculture (potager par exemple) et du petit élevage (poules, abeilles…)

Forces et faiblesses

  • J’aime les défis et les challenges.
  • J’ai une énergie débordante…malgré mon âge 🙂
  • J’ai un soutien indéfectible de ma chérie.
  • J’aime apprendre et me former (j’ai obtenu un bac pro vitivinicole en juin 2022).
  • J’ai fait 3 stages dans 3 domaines différents pour savoir vraiment ce que je voulais faire.
  • J’ai un parcours de chef d’entreprise
  • Je ne suis pas issu du monde agricole.
  • Je ne possède pas de terres familiales.
  • Je ne suis pas un Jeune Agriculteur (JA) pour bénéficier d’aides à l’installation. Il faut avoir moins de 40 ans. J’ai 52 ans.
  • Je ne suis pas Corse et à plusieurs reprises, on nous a indiqué que l’Alsace et la Corse étaient les 2 régions viticoles les plus difficiles pour s’installer.

Malgré tout, je pense que tout est possible et l’accueil qui nous a été réservé sur l’île de Beauté tout comme cela avait été le cas en Nouvelle-Calédonie ou au Pays Basque est un premier signe que nous sommes sur la bonne voie et qu’il ne faut pas s’arrêter à des préjugés.

Les étapes de planification et la préparation du sol

  • Tout d’abord, j’ai voulu créer une micro-ferme bio intensive dont un vignoble selon le modèle de Jean-Martin Fortier et surtout celui de la Ferme du Bec Hellouin en Normandie https://www.fermedubec.com/ avec une forêt-jardin, du maraîchage etc…
  • Puis le passage d’une sourcière nous a refroidi sur notre accès à l’eau et sans eau difficile de réaliser un projet ambitieux autour du maraichage.
  • Alors, on s’adapte et on bascule sur un micro-vignoble en agroécologie en privilégiant les plantes (comme les vignes) et arbres pas très gourmands en eau et plantés selon le principe des keylines (en respectant les courbes de niveau).
  • Avant cela, grâce à mes nombreuses lectures comme l’excellent ouvrage « Vivre avec la terre » toujours de la Ferme du Bec Hellouin, j’ai préparé la parcelle d’environ 700 M2 en l’ameublissant avec la grelinette, puis après un désherbage manuel, j’ai couvert avec du fumier de brebis, du BRF, de la cendre et des feuilles.

Le choix des cépages et des arbres

  • Vu le faible nombre de pieds que je vais planter dans mon jardin (150) dans un premier temps (le temps de trouver des terres agricoles), je suis resté sur les valeurs sûres locales : 2 cépages locaux très utilisés que sont le Vermentinu (blanc) et le Niellucciu (rouge).
  • Lorsque j’aurai des terres agricoles, j’aimerais réaliser un conservatoire de cépages en collaboration avec le CRVI https://www.crvi.corsica/
  • En ce qui concerne les arbres que j’ai plantés et qui seront entourés par les pieds de vigne, j’ai écrit un article que vous trouverez ici https://etre-libre.com/agroforesterie-le-pouvoir-des-arbres-dans-un-vignoble/

Les soins apportés aux vignes

  • Vu que les plants seront jeunes, je ne les taillerai pas cette année. J’aiderai sûrement d’autres vignerons qui pratique la taille douce. J’ai écrit un article à ce propos https://etre-libre.com/pourquoi-la-pratique-de-la-taille-douce-booste-la-vigne/
  • L’implantation des jeunes plants se fera aussi en suivant les courbes de niveau et perpendiculaires à la pente. L’idée est de planter en haute densité (1 m par 1 m) sur des échalas.
  • Bien sûr, l’objectif est d’être au minimum en bio et un travail minime du sol (agroécologie)

La récolte et le processus de vinification

  • Je ne devrais pas vendanger dans mon jardin avant 2 ou 3 ans. L’idée est d’acheter du raisin bio afin de réaliser des premières vinifications maison.
  • Pour cela, acheter le matériel nécessaire et être en mesure d’embouteiller une centaine de bouteilles début 2025.
  • Je ferai d’autres articles sur le sujet avec le type de matériel, le coût etc…

Les leçons apprises et les projets futurs

La solitude

– La plus grande leçon que j’ai apprise est que finalement on est seul à décider des orientations de son projet. Je le savais déjà en tant que patron d’entreprise mais là avec toutes les institutions qui gravitent autour de la vigne, on pourrait imaginer un accompagnement plus présent. C’est le cas pour les Jeunes Agriculteurs (JA) avec les chambres d’Agriculture et les aides notamment financières à l’installation.

– Pour le futur, tout dépendra des terres que je vais trouver mais quoiqu’il arrive je veux rester sur un micro-vignoble de quelques hectares avec un travail manuel pour rester à taille humaine et le plus artisanal et qualitatif possible.

L’accès au foncier

– C’est là qu’on rentre dans le sujet délicat d’accès au foncier surtout dans des zones recherchées comme l’AOP Patrimonio en Corse. C’est sûr que si je cherchais en Languedoc-Roussillon, j’aurais déjà trouvé mais peut-être pas sans le risque de préemption.

C’est ce que je disais à Ludovic Aventin de Terra Hominis https://terrahominis.com/ et qui a également crée le réseau Vignerons Demain https://vigneronsdemain.fr/ auquel je participe. Avec mon profil, c’est dommage de se poser la question en priorité de ne pas être préempté par la SAFER plutôt que de travailler sur la viabilité du projet.

Surtout qu’on voit qu’il y a 2 poids 2 mesures avec l’action de la SAFER qui malgré sa possibilité récente (janvier 2023) d’intervenir dans les achats de terres par des « sociétés financières » a sûrement du mal à se dépatouiller dans des montages réalisés par des juristes et/ou avocats spécialisés. D’où des achats de domaines à plusieurs millions d’Euros voir centaines de millions comme par exemple Minuty en Provence par LVMH courant 2023. Au moins, on se rassure en se disant que cela reste français…


Billet d’humeur en ce mois de Janvier 2024

« En cultivant son jardin » : la liberté de produire sa nourriture

En plus d’un toit sur notre tête et la santé, quoi de mieux pour être libre de ne pas être obligé de devoir aller au magasin surtout par les temps qui courent avec les prix qui ont explosé…et ce n’est pas prêt de s’arrêter !

A titre d’exemple, j’ai lu dans un « Que Choisir » chez mes parents à qui nous avons rendu visite après un Noël passé en famille à Toulouse chez mon frère ainé, que les prix des produits alimentaires avaient augmenté de 25% sur l’année 2022 !

Ces inconscients et incompétents qui nous « dirigent »

A cela, on ajoute l’explosion des coûts de l’énergie (gaz et électricité : + 25% également en 2022 et + 10% annoncé en février 2024) uniquement du fait de nos politiques qui se plient au travail de sape des allemands depuis des années afin de détruire notre parc nucléaire.

L’ancien président Hollande et l’actuel président Macron (qui était au gouvernement Hollande) devraient répondre de leur erreur monumentale d’avoir planifié l’arrêt des centrales nucléaires à hauteur de 50% (proportion sortie du chapeau ou au doigt mouillé comme vous préférez) uniquement pour faire plaisir aux écologistes…Les commissions d’enquête diffusées sur le net à ce sujet sont affligeantes et pourtant tout ce beau monde se pavane encore sur les plateaux de télé pour nous expliquer comment nous devons supporter la hausse du coût de la vie…

Tout comme le Portugal et l’Espagne, Il suffirait que nous sortions du marché européen de l’énergie pour retrouver nos prix d’avant la guerre en Ukraine et donc l’explosion du prix du gaz sur lequel est indexé le prix de l’électricité européen. On marche sur la tête !

Enfin, le prix de l’essence frôle et dépasse régulièrement les 2 euros le litre (que ce soit le gazole ou le sans plomb) alors que la crise des gilets jaunes en 2018 et 2019 (juste avant l’arrivée du Covid 19 qui a paralysé la France et le monde en 2020) a été déclenchée (la goutte qui a fait déborder le vase) avec un prix du litre autour d’1,50 euros !

Faire notre part

Je me demande ce que nous attendons toutes et tous pour renverser la table. Suite aux violences lors des dernières manifestations, la peur s’est installée et les médias relaient les dépêches de l’AFP qui « dicte » un certain agenda autour actuellement de la loi sur l’immigration, les guerres. La stratégie de l’attention…

C’est pourquoi avec Estelle, depuis des années, nous préférons nous consacrer à des projets les plus positifs possibles afin d’amener cette positivité dans ce champ d’information qui nous entoure. Certains parlent d’éther, d’autres d’inconscient collectif, d’autres d’égrégores. Je préfère parler plus simplement de « mettre notre pierre à l’édifice » ou de notre travail telle la légende amérindienne du colibri qui fait sa part.

En conclusion, croyez en vos rêves !

Je vous invite à suivre l’évolution de notre micro-vignoble en agroécologie sur mon blog et pourquoi pas lors de votre passage sur l’île de Beauté. Et bien sûr, si vous aussi vous souhaitez vous lancer, faîtes moi signe qu’on partage nos impressions et nos expériences.

@ très vite !

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